« Car du sol ils jaillissent à nouveau, comme de toute éternité il les a enfantés. » Goethe, Faust II, 3ème acte

Comment dissocier le mot création des mots naissance, nouveauté, émerveillement, émergence. Les créateurs qui arrivent sur notre scène, sur la scène du monde, portent un regard toujours neuf lorsqu’il est singulier et fort. Un regard toujours critique et enthousiaste à la fois sur l’héritage et sur la promesse d’avenir.
Dans un théâtre consacré aux écritures contemporaines, aux mythologies d’aujourd’hui, la jeune création apporte son bouillonnement, son questionnement des disciplines artistiques, ses défis lancés au monde contemporain sur la page blanche d’une œuvre, d’un parcours à élaborer.
Cette saison encore, parce que notre projet ne pourrait trouver sa cohérence sans cela, nous ouvrirons nos scènes à des artistes qui commencent, qui entrent avec énergie sur nos plateaux, qui bousculent, qui explorent, qui expérimentent.
C’est beau et fragile, c’est émouvant et impressionnant, c’est coloré et prometteur, c’est l’aube des temps dans la nuit du théâtre… comme toujours, et comme à chaque fois, que ce soit la première fois ou la dernière, que l’on soit Jean-Baptiste ou enfin devenu Molière… comme toujours dans l’instant éphémère d’une représentation.

PROGRAMME

Vendredi 3 juin à 20h
Détruire (d’après détruire dit-elle de Marguerite Duras)
Texte et mise en scène de Jean-Luc Vincent / Collaboration artistique Anne-Elodie Sorlin / Compagnie Les Roches Blanches.
Dans détruire, Marguerite Duras est sur scène et transforme la fiction romanesque de détruire dit-elle en théâtre. Dans un hôtel isolé près d’une forêt, deux hommes et deux femmes sont là. De ses quatre personnages, Duras dirait qu’ils sont des mutants, qu’ils aiment tout et tout le monde et veulent la fin du monde.

Vendredi 3 juin à 22h
Walpurg-Tragédie
De Stanislav Ignacy Witkiewicz / Mise en scène de Jessica Dalle / Compagnie Le Difforme.
Ce spectacle est le fruit d’une recherche de plusieurs années sur l’auteur Stanislaw Ignacy Witkiewicz. Figure controversée du Théâtre Polonais du XXeme siecle, il livre une oeuvre déroutante, pleine de fantaisie et de philosophie. Walpurg-Tragédie est une réécriture de deux de ses pièces La mère et Le fou et la nonne. Trois acteurs et un musicien au plateau déploient le cerveau d’un fou sur scène, qui tantôt amoureux, tantôt matricide, développe un imaginaire acerbe du monde dans lequel nous vivons.

Samedi 4 juin à 16h La nuit juste avant les forêts
De Bernard-Marie Koltès / Mise en scène de Simon-Elie Galibert / Assistante à la mise en scène Charlotte Guennoc / Compagnie Nous n’irons pas plus loin.
Un homme, une nuit, le coin d’une rue. La possibilité d’un échange naît. Il parlera, vous parlera, dans votre intimité car ce soir rien de la représentation : dans la salle rien du spectacle, du regard, du confort spectatoriel. Une seule et longue phrase sans fin, un souffle dans lequel l’homme livre ses derniers mots. Ses mots enfanteront dans votre imagination, le spectacle, spectacle de la vie, de notre vie. Ultime cri d’amour à notre humanité, cri des tripes. Des images comme, seuls vous pourrez en voir.

Samedi 4 juin à 20h
La nuit porte caleçon
Texte et mise en scène d’Hakim Bah / Collaboration à la mise en scène Diane Chevalet / Compagnie Paupières mobiles.
À l’heure où sa ville s’apprête à accueillir la coupe du monde de football, la vie de Gaspard vire au tragique...
La nuit porte caleçon s’intéresse aux aspects obscurs de l’être humain, scrute sa réalité intérieure, interroge les rapports de forces et de pouvoirs.
Samedi 4 juin à 18h30: rencontre avec Hakim Bah

Samedi 4 juin à 22h
Eigengrau
De Penelope Skinner / Mise en scène de Zoé Lemonnier / Compagnie Blasted.
Tim, Cassie, Mark et Rose. Quatre jeunes adultes se débattent dans la jungle londonienne. Écrasés sous le poids des images ils croient chercher l’autre mais se cherchent eux-mêmes. Un rite initiatique vers l’âge adulte, 2.0.