Ecole Pratique des Auteurs de Théâtre, 15e session16 - 30 mai 2011

Je pars deux fois et Jour
de Nicolas Doutey

Maître d'oeuvre Alain Françon

avec Rodolphe Congé, Baptiste Guiton et Laetitia Spigarelli

séance ouverte au public :

mercredi 25 mai de 15h à 17h - entrée libre

mise en espace : samedi 28 mai à 16h et lundi 30 mai à 19h - tarif unique 10€

Des gens parlent et agissent devant d’autres gens qui se taisent. Cette donne, qui est celle du théâtre, me semble à la fois tout à fait ordinaire et parfaitement invraisemblable : on parle et on agit tous les jours, mais pas tous les jours devant une assemblée assise dans le noir qu’on fait (plus ou moins) semblant d’ignorer. En tant que spectateur, mes pires souvenirs sont liés à la sensation d’être soumis à un silence et à une immobilité forcés, sensation qui, dans mon expérience, s’est souvent manifestée quand cette dimension invraisemblable de l’adresse théâtrale était complètement laissée de côté. J’essaie donc de la prendre en compte autant que possible dans mon écriture, de l’intégrer aux comportements de mes personnages, à leurs façons de parler et d’avancer, à la manière dont se trament les lignes fictionnelles, etc. C’est avec ce genre de pensées en tête que j’ai écrit Je pars deux fois et Jour. D’une certaine manière, j’ai cherché dans ces pièces à faire de cet invraisemblable la texture des situations et dispositions ordinaires des personnages – texture dont ils sont faits et qu’ils déploient, en même temps qu’elle les dérange, déplace et interloque.

Nicolas Doutey

Les textes de ce jeune auteur nous semblent ouvrir une nouvelle perspective dans le champ de la dramaturgie d'aujourd'hui. Ensemble, le metteur en scène, les comédiens et l'auteur en éprouveront les contours.

Je pars deux fois

Quelque chose a changé dans la situation remarquent Paul et Pauline mais quoi. C’est peut-être le chien, l’ami européen qu’ils partent chercher, un son ou une séparation. Il faudrait en tout cas réagir dans un endroit précis pour que ce soit bien clair.

Jour

Il fait froid dans la luminosité claire des îles du Nord où se baladent Paul, Bødil et Donn, le paysage est bizarre et beau. Mais il y a cette personne qui tue quelque part, près de la falaise, bien découpée. Ou peut-être qu’il n’y a personne, mais ça fait peur.