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The Island d’Athol Fugard, John Kani et Winston Ntshona

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THE ISLAND
Résister par tous les moyens.
d’Athol Fugard, John Kani et Winston Ntshona
Adaptation française : Marie-Hélène Estienne
Mise en scène Hassane Kassi Kouyaté Assistanat mise en scène Peter Tournier
Scénographie : Sarah Lefèvre
Création lumière : Cyril Mulon
Avec
Hassane Kassi Kouyaté et Habib Dembélé


au LAVOIR MODERNE PARISIEN
35 rue léon 75018 Paris
réservation 01 42 52 09 14
www.rueleon.net
du mardi 26 avril 2011 au samedi 07 mai 2011 - 21H du mardi au samedi - Entrée: 15€ tr 10€ ab 5€


Contact
Compagnie Deux Temps Trois Mouvements Damien Grégoire
06 75 14 13 81 contact@2t3m-theatre.com www.2t3m-theatre.com

En 1973, en Afrique du Sud, l'écrivain « Athol Fugard » créa une compagnie qui s'appelait les «Serpent Players », elle était uniquement composée d'acteurs noirs. Pendant des répétitions d'Antigone,plusieurs membres de la compagnie furent arrêtés et enfermés à « Robben Island », l'île où étaientdétenus les prisonniers politiques, parmi eux se trouvaient Mandela, Sisulu, Mbeki et combien d'autres qui restèrent des dizaines d'années dans des conditions insupportables à Robben Island.
L'idée naquit de faire une pièce dont le sujet serait la vie sur cette île Les informations, malgré la puissance militaire, arrivaient à fuser hors de la prison, et petit à petit, un spectacle naquit. John Kani et Winston Ntshona en étaient les interprètes, et quels interprètes!
On découvrait que non seulement les noirs pouvaient jouer mais qu'ils étaient de grands acteurs. En 1975 la pièce The Island qui avait été courageusement préparée en Afrique du Sud, à Port Elisabeth, fut présentée à Londres, au Royal Court Theatre. Ce fut immédiatement un immense succès, plus qu'un succès, les gens découvraient un théâtre poignant, basé sur la vie, tragique, et en même temps comique, magnifiquement interprétée. La pièce partit pour l'Amérique, où elle obtint les Tony Awards des meilleurs acteurs, meilleur spectacle et meilleure mise en scène. Depuis elle n'a cessé d'être jouée dans le monde entier.
Marie-Hélène Estienne

SYNOPSIS
L'île de Robben Island, deux hommes, qui, chaque matin, entrent dans un cycle de labeur qui détruit l'âme et efface l'esprit sous un soleil brûlant.
Le soir, dans leur cellule, aussi mort qu'ils peuvent l'être, ils recommencent à vivre en parlant, en riant, et surtout en essayant de ne pas se couper du monde. Pour cela l'imaginaire est leur seul échappatoire. Un rituel quotidien : l'un d'eux ramasse une tasse et passe un appel longue distance pour New Brighton. Ils parlent à la famille et aux amis... Mais surtout, la préparation d'une pièce de théâtre : Antigone. Elle doit être prête pour la fête de la prison dans une semaine. Préparation d'un spectacle pour dire et exposer leurs conditions aux autres et au monde...

NOTE D’INTENTION
Lorsque j'ai découvert cette île merveilleuse qu'est le texte d'Athol Fugard, John Kani et Winston Nsthona, j'ai immédiatement compris que cette pièce englobait tout ce qu'était, pour moi, le théâtre, qu'elle était et qu'elle représentait l'essence même de mon travail et de mes recherches. Probablement parce qu'elle vient d'une nécessité. D'un besoin urgent de dire et d'exprimer les choses dans l'immédiat. D'une volonté d'imaginer le monde autrement.
Si l'imaginaire est créateur, il peut être le meilleur vecteur de changement des mentalités et du monde dans lequel nous vivons. Voilà un rôle bien noble pour le théâtre. « The Island» illustre cette vision de notre art. Un théâtre de participation et de création collective, artistes et publics en commune créativité du changement...
Dans « The Island » deux personnages se servent de leur imaginaire comme échappatoire et du théâtre comme seul moyen d'exprimer l'urgence de leur situation. Pour cela, pas d'accessoires, mais des cordes pour faire des cheveux, des clous pour faire des colliers, une tasse pour faire un téléphone; pas de distribution adéquate : Antigone est jouée par un homme. Pas de recherche de perfection, de réalisme ou d'esthétique. Un théâtre « pauvre » et « brut » qui décuple la création et l'imaginaire du spectateur.
Mais attention, même si le texte traite de l’apartheid, il ne s’agit pas ici de faire une réunion de pensées moribondes, déprimantes et moralisatrices. Tout au contraire : la pièce nous propose une rencontre vivante et vivifiante. Un moment de plaisir et de jeu où l'on utilise la vitalité des rires pour exprimer de façon bien plus forte les situations d'avilissements et de précarités. Pas de misérabilisme mais la vie et le jeu. Le jeu comme il peut se présenter, à l'état brut. Il semble d'ailleurs que la création collective à trois mains des co-auteurs, issue d'improvisations, ne soit pas étrangère au fait que reste présente cette poésie de la vie; de coucher sur le papier une matière à jouer et à vivre.
Le théâtre dans les townships est un rapport direct et de partage complet avec le public. Le théâtre des townships est né dans les rues, sur les marchés, dans les cafés. Il ne fallait surtout pas trahir cette essence.
De fait, la scénographie se voudra évocatrice de ce rapport avec la salle par la présence de tréteaux. Mais pas de ceux que nous avons l'habitude de connaître en Europe. Ces planches là ne seront pas solidement fixées au sol. Mais le plateau sera enfoui dans une île de sable que viendront découvrir les acteurs. Plateau-Cellule : Deux lieux qui ne feront qu'un. L'un étant issu / et l'issue, de l'autre.
Hassane Kassi KOUYATE

LES AUTEURS
Athol FUGARD
Athol Fugard est né à Middelburg en Afrique du Sud en 1932 de parents anglais et afrikaans.
Il est élevé à Port Elizabeth parlant anglais. Il se présente comme un Afrikaans qui écrit en Anglais. Fugard a fréquenté l’Université de Cape Town, mais est parti en auto stop en Afrique juste avant les examens. Il est ensuite devenu mousse sur un navire et a navigué à travers le monde. Après quelques expériences en tant que comédien, il a commencé à écrire des pièces de théâtre, situées presque toujours en Afrique du Sud et très encrées dans l’actualité(l’apartheid et désormais le post- apartheid). Cependant la politique ne lui a jamais fait perdrede vue l’homme. Fugard crée des personnages avec des forces et des faiblesses qui les rendent incapables de s’intégrer à cette société.
« Mon vrai territoire en tant qu’auteur dramatique est le monde des secrets, leur effet si puissant sur les comportements humains, et le traumatisme de leur révélation. Ils sont les moteurs de toute action importante dans mes pièces ». À la fin des années 1950 Fugard écrit sa première pièce No Good Friday puis son premier succès international The Blood Knot – Noeud de Sang - (qui lui a valu le retrait du passeport).
Au début des années 1960 Fugard est revenu à Port Elizabeth et travaillé avec les Serpent Players, un groupe de comédiens noirs. Leur première représentation a eu lieu dans la fosse des serpents au zoo, ce qui explique leur nom.
En 1969 Fugard a joué avec Yvonne Bryceland dans Boesman and Lena et leur amitié avec elle et son mari Brian Astbury l’a conduit à collaborer avec leur Space Theatre à CapeTown.
The Statement Play, qui comprend Sizwe Banzi is dead et The Island avec JohnKani et Winston Ntshona y ont vu le jour.

John KANI
Acteur Sud-African, metteur en scène et auteur dramatique, John Kani est né en 1943 à New Brighton en Afrique du Sud. En 1965 il s’est joint aux Serpent Players à Port Elizabeth et a participé à la création de nombreuses pièces, jamais publiées, mais très appréciées par le public et la critique. Les plus appréciés furent Sizwe Banzi is Dead et The Island qu’il a écrit avec Athol Fugard et Winston Ntshona au début des années 1970.
Parmi les récompenses que John a reçu pour son travail figure une nomination aux Oliver pour son rôle dans My Children My Africa!, un Tony Award (qu’il partage avec Ntshona) en 1975 pour Sizwe Banzi is Dead et The Island. En 2003 John reçoit un Obie Award pour sa contribution extraordinaire au théâtre aux USA.
Les pièces de Kani ont été présentées partout dans le monde - de Johannesburg à New York ou Sizwe Banzi is Dead et The Island ont été jouées 52 fois au Edison Theatre. Nothing but the Truth, son début solo en tant qu’auteur dramatique, a reçu un accueil chaleureux en 2002 et à été couronné du Fleur du Cap Award en 2003 pour le meilleur acteur et la meilleur oeuvre dramatique d’Afrique du Sud.
John est également fondateur et directeur du Market Theatre Laboratory, fait partie de la Fondation Market Theatre et est Président du National Arts Council d’Afrique du Sud.

Winston NTSHONA
Auteur Sud Africain et comédien, Winston Ntshona est né en 1941à Port Elizabeth, Afrique du Sud. Ntshona a collaboré avec Athol Fugard et John Kani avec qui il a écrit The Island and Sizwe Banzi is dead en 1973 qu’il continuera à interpréter avec John Kani d’innombrables fois en tournée internationale pendant les trente années suivantes. On a pu voir Ntshona dans un rôle de second plan dans Ghandi, le film culte de Richard Attenboroug.
En 1977 il interprète le Président Julius Limbani dans le film The Wild Geese de Daniel Karney. Il a reçu le Tony Award pour le meilleur acteur de théâtre (avec John Kani) pour ses rôles dans The Island et Sizwe Banzi is Dead.