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La Piccola Familia

Type de structure : Compagnie dramatique

Présentation

Être né en 1981, 1982, 1983, 1984, 1985. Et se choisir une famille. Par curiosité, par goût, “par affinités personnelles, électives, par choix, tendresse aussi, possible". Et se choisir une famille pour tisser notre métier, pour filer notre art. Filer. Avancer. Chercher ensemble, ne pas trouver. Chercher ensemble et trouver seul. Dans un petit coin. Et construire une identité et se dépatouiller de tout ce qu'on nous a appris. Faire le tri. Jeter les vieux manuels, recycler les matériaux. Travailler ensemble et puis se quitter un petit peu, se donner des nouvelles, aller voir ailleurs, s'envoyer une carte postale, mais toujours se savoir pas loin et accumuler un trésor au fil des rendez-vous de travail, un vocabulaire, et finir par se comprendre toujours plus vite et pouvoir aller plus loin et faire notre métier, comme ça, en exerçant notre art, en le cherchant, avec comme valises nos identités de presque 30 ans encore un peu en chantier, avec comme bagages nos presque 30 ans d'Histoire, partir à la recherche de notre théâtre, et pas tout seul.



Ecrites en 2006, ces quelques lignes ont fondé le projet de La Piccola Familia. Nous étions de jeunes acteurs et nous avions décidés de nous réunir pour contrer l’isolement et l’inactivité inhérents au métier que nous avions choisi de faire. Constituer un groupe de travail. Pratiquer. Sans finalité. Sortir des logiques de performances et de coups d’éclats permanents. Travailler. En un mot. C’était un projet simple. Trois créations ont vu le jour : Arlequin poli par l’amour de Marivaux en 2007, Toâ de Sacha Guitry en 2009 (Prix du public au festival Impatiences - Odéon/Théâtre de l’Europe) et Piscine (pas d’eau) de Mark Ravenhill en 2011. Ces trois spectacles largement diffusés sur le territoire Haut-Normand mais aussi dans le reste de la France et à l’étranger nous ont permis de rencontrer les publics. Tous les publics. A ces trois spectacles se joignent nos écarts déambulatoires dans l’Histoire (Une nuit chez les Ravalets) ou nos irruptions dans la musique baroque (Pontormo, Musica Poetica), des objets théâtraux atypiques en réponse aux commandes de la Scène Nationale de Cherbourg-Octeville. A côté de la démarche “spectaculaire”, nous nous sommes interrogés très vite sur ce que nous pouvions transmettre. Déjà transmettre. Pour penser notre théâtre à partir de la réalité et repenser la réalité par le théâtre. Sont nés de cette réflexion des projets d’actions culturelles ambitieux dans les collèges (St-Valery-en-Caux, Bayeux, Bar-le-duc..), dans l’accompagnement de l’option-théâtre des lycées Val de Seine depuis 2007 et du lycée St-Adjutor à Vernon depuis 2010, ou encore à Sartrouville où 3 années durant nous avons initié les enfants au théâtre par la création de spectacles aboutis... Sans oublier l’encadrement d’enseignements professionnels (ACTEA, Ecole du TNB, Geiq-Théâtre de Haute-Normandie) et des pratiques amateures. 5 saisons. Plus de 250 représentations en France et à l’étranger. Nous faisions notre métier. Nous sommes en 2012. La Piccola Familia engage aujourd’hui un nouveau cycle. Celui de l’affirmation du Théâtre comme art citoyen. Le théâtre est un vestige. Tous ces siècles, ces courants et ces révolutions (grandes ou petites, industrielles, économiques ou technologiques) n’ont pas eu raison de lui. Il est là. Séculaire. Présent dans chaque cité. Il est cet endroit de pensée, d’éveil, de curiosité, d’épanouissement de l’intelligence par les sens, l’émotion, la beauté, la force du langage, la virtuosité des poètes, anciens ou nouveaux. Et si aujourd’hui il pourrait se penser comme un art à contre-courant, il est d’autant plus urgent de s’y retrouver et d’y mener quiconque souhaite s’extraire un temps du bruit du monde pour y retourner plus alerte, plus conscient, plus éveillé.

C’est un apaisement d’avoir, dans nos cités ces espaces noirs, vides et silencieux d’où la création peut jaillir. C’est un espoir d’y voir se rassembler le public, tous les publics qui constituent le temps d’une représentation une communauté éphémère. Le théâtre rassemble parce qu’il nous rappelle que la Culture est notre bien commun. En ces temps douteux de division, le théâtre devient un endroit de résistance et une preuve rassurante d’intelligence et de discernement citoyen.

C’est dans cet axe que doit se penser notre compagnie et c’est en cela qu’elle devient utile à la société, au territoire, à celles et ceux qui le peuplent, et qu’elle remplit selon moi une mission de service public.

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