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Atelier V

L'Homme descend du songe - Compagnie Atelier V

Type de structure : Compagnie dramatique

Présentation

L'art ne représente pas le visible, il rend visible.
Paul Klee

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L'ambition est de créer un cycle, un archipel, un ensemble de créations, sur certains mythes modernes, mission déjà entamée avec mon Léviathan (Let the boy die and the man rise), très libre adaptation de Peter Pan d'après J.M. Barrie et Thomas Hobbes, en les consacrant par l'art dramatique, le cinéma, la musique, l'art plastique et tous les supports adaptés: réhabiliter la pérénité de l'image face à l'évanescence de l'art vivant. De Dorian Gray, en passant par Antoine Roquentin, Jay Gatsby, Patrick Bateman et Martin Eden, ces hommes sans qualité, mes héros et alters de littérature, veulent prendre vie. Du gris quotidien, jusqu'au paradis. Chaque création est une île indépendante, mais appartient à une entité plus grande ; chaque production sera un mot, quand l'ensemble fera phrase.

L'avènement du tout-numérique et des nouvelles technologies a supplanté d'idée de lendemain au profit de l'urgence de l'instant: cela est passionnant et mérite un traitement particulier. Le risque patent est que la technologie ne nous rende pas meilleurs, mais seulement moins humains. Dans cette perspective, le théâtre et l'art vivant doivent reprendre leur place d'art premier, assistés dans cette tâche par les nouveaux et plus jeunes arts. Les arts ont foncièrement matière à collaborer et à dépasser ainsi leurs propres limites.

Le mythe en archipel, donc. Le sacre et le sacré des mythes modernes. L'idée simple, éloquente, évidente, que la fiction répond parfois mieux à la vie que la vie elle-même, que le récit a valeur de recul immédiat et d'explication exhaustive, répondant à nos interrogations d'êtres humains en déroute.

Pourquoi maintenant? Nous sommes la génération sacrifiée, la génération sans avenir, la preuve vivante que l'Homme descend du songe: l'art est notre salut.

J'aime les mythes, les convoquer comme on appellerait un éventuel dieu. Et mon obsession dans l'écriture destinée au théâtre est d'adapter nos mythes modernes, à la manière des anciens: de s'attaquer à un texte et de réinventer une histoire, qui appartient à tous, que tout le monde connait plus ou moins, et qui peut dès lors prendre vie dans notre quotidien, nos vies parfois étroites. Adapter la sous-culture tacite à notre époque ; et à la scène. Renouer avec sa transmission orale directe.

J'ai l'insoumission en héritage, mais suis militant d'une seule et salutaire croyance au plateau, comme à la vi(ll)e: la poésie, au sens le plus large. Ces trajectoires sont les nôtres, les vôtres. Nous jouons pour vous, votre histoire. "Avec" le spectateur ; et non pas "face au" spectateur. Et le reste est silence.

PBV

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