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ANR - Rencontres recherche et création
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ANR - Rencontres recherche et création

Agence nationale de la recherche

Type de structure : Institution

Les Dieux, le pouvoir, le sacrifice et la paix

Comment contenir la tentation du pouvoir, de la violence et de la destruction ? Inventer des religions et des dieux, des fêtes et des rituels, des banquets et des sacrifices, la délibération entre citoyens, des droits et des lois, le théâtre… pour préserver l’équilibre entre l’inorganisé et l’organisé, le désordre et l’ordre, le chaos et le cosmos, l’humain et l’animal, le sacré et le profane, la sauvagerie et la civilisation…

1 - Richard III, un monstre en société


  • Avec Thomas Ostermeier, metteur en scène

Les rois sont menteurs, cruels, manipulateurs, assoiffés de gloire et de puissance mais aussi séducteurs. Ils sont trahis par leurs enfants, en quête d’amour, à la limite de la folie, poussés au bord du pouvoir, hantés par les spectres, poursuivis par la mort. Mais ils ne seraient rien sans un entourage en attente de l’octroi de privilèges, de pouvoir en retour de son obéissance ou de ses trahisons... A travers les histoires de ces rois, Shakespeare questionne l’ordre du monde en offrant un terrain d’interrogation sans fin sur les arrangements entre pouvoir, morale et séduction

2 - Shakespeare et la virilité moderne


  • Avec Georges Vigarello, historien, directeur d’études, Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS)

Le pouvoir ne peut être abordé sans référence à la distribution des rôles entre les femmes et les hommes. Il peut aussi se lire dans l’expression de la virilité : comment la politesse, la référence à l’étiquette, le contrôle, la retenue, la force, la précaution s’opposent à la force, à l’ardeur, à l’emportement armé ? Les transformations historiques de la représentation de la virilité, de la vigueur, de son articulation avec la vulnérabilité, à l’aube de la période moderne traversent aussi les personnages de Shakespeare.

3- Thyeste, une société cannibale


  • Avec Thomas Jolly, metteur en scène

Atrée possède la toison d’or, est marié avec Érope. Thyeste séduit Érope, récupère la Toison d’or, règne à son tour sur l’Argolide. Atrée, poussé par des forces plus grandes que lui, se venge. C’est l’histoire de frères jumeaux, une tragédie de la fraternité. En faisant manger, régurgiter ses propres enfants à son frère, Atrée voudrait remonter le temps et retrouver l’équilibre de la naissance. Mais cette cruauté extrême corrompt l’équilibre du monde et les atrocités se poursuivront. Pour Thomas Jolly, pour les spectateurs antiques comme pour ceux de la Cour d’honneur, il faut dissiper l’humeur mauvaise laissée par ce théâtre de la cruauté et échapper à la tentation de la violence par l’indulgence mutuelle.

4- Société eucharistique et pouvoir cannibale au Moyen Âge : du jeu dans les normes ?


  • Avec Patrick Boucheron, historien, professeur au Collège de France, titulaire de la Chaire Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècles

Le cannibalisme est aussi au cœur de l’Occident chrétien ! Dans les premiers temps du christianisme, les croyants consomment le pain et le vin en mémoire du sacrifice du Christ. Mais dès le IXe siècle, l’utilisation du pain azyme et le rituel de l’élévation contribue à instaurer une séparation entre laïcs et clercs. Le pain et le vin ne sont plus seulement le symbole du corps et du sang du Christ, mais le signe de son corps. En écho aux accusations des païens à l’égard de premiers chrétiens, cette pratique sera au centre des controverses religieuses du XVIe siècle : l’eucharistie apparaissant comme une forme de cannibalisme.

5 - Fonder la cité : les formes du commun dans la démocratie grecque antique


  • Avec Paulin Ismard, professeur d’histoire grecque, Aix-Marseille Université, membre de l'Institut universitaire de France

À l’origine de la Cité grecque, il y aurait un acte de délimitation de l’espace commun, une communauté d’égaux, délibérant en cercle sur les fins de la vie collective. Mais le commun relève à la fois de la mise en partage et de la mise en réserve. Il est, dans un même mouvement, offert à tous et inappropriable. Le théâtre, dans sa configuration sensible, permet de représenter et de penser l’expérience du commun. Il s’agit bien de ne jamais cesser d’interroger les origines de la démocratie et d’éprouver les conditions de sa possibilité.


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