C’est calme Avignon, un soir de mistral et de presque pluie. Les touristes du théâtre ont presque disparu. Images de fin de juillet où tous auraient rangé leurs costumes de festival : femme sandwich pour un « seule en scène » émouvant, joyeux drilles roses pour une spectacle en chanson hilarant, serveuses souriantes et exploités, spectateurs avides de comédie, de profondeur et d’un bon resto après. C’est calme Avignon donc pour un 13 juillet. Mais il faut sans doute ce calme et ce presque vide pour qu’apparaissent les invisibles, les rats qui fouillent les poubelles, les marginaux qui cherchent un abri pour la nuit et les lutins qui se terrent sous Avignon et qui récupèrent à la surface les déchets du théâtre. Nous sommes nombreux dans ce Gymnase du Mistral pour voir cette famille de trolls dans « Oncle Gourdin ». Salle qui devient un refuge au vent qui la nomme et qui accueille la Compagnie du Zerep pour sa création. Zerep anacyclique du nom de la metteur en scène. Un nom de compagnie qui dit que le théâtre se renverse, se malaxe, se désosse.