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Réza Barahéni

Canada – Né(e) en 1935

Présentation

Reza Baraheni est né à Tabriz, une des plus anciennes villes du monde, située au nord-ouest de l'Iran. Privé du droit d'expression dans sa langue maternelle, l'azeri, dialecte d'origine turque, c'est en persan et en anglais qu'il a écrit plus de cinquante livres.
Professeur à l'université de Téhéran, il est arrêté en 1973 et torturé par les services secrets du shah. On lui interdit d'exercer dans la fonction publique. Il organise des ateliers d'écriture et des cours de littérature dans le sous-sol de sa maison, puis réussit à s'enfuir de son pays. Quand il y rentre, après le renversement du shah, il devient la cible des défenseurs de la république islamique et est à nouveau incarcéré en 1981 et 1982. Il s'échappe d'Iran à l'automne 1996, après avoir été victime d'une tentative de meurtre. Depuis 1998, Reza Baraheni vit au Canada où il enseigne la littérature comparée à l'université de Toronto.

La publication en français en avril 2000 des Saisons en enfer du jeune Ayyâz (éd. Pauvert), écrit il y a plus de trente ans et interdit d'édition, est une première mondiale. Dans la pénombre du palais la reine mère attire Ayyâz sur sa couche, prélude à la sodomisation du jeune esclave par le roi, son fils. Plus tard, sous les yeux d'une foule en transe, le souverain et Ayyâz découpent à la scie le corps vivant d'un homme - prophète ? martyr ? - avec une remarquable minutie. La victime rappelle une figure emblématique de l'histoire de l'Iran : son cri est " Je suis la Vérité ". C'est la vérité de tout temps qui est ici forcée puis mise en morceaux sous les coups du tyran. C'est le peuple entier qui est mis à plat ventre à travers la figure de l'esclave Ayyâz : l'Histoire s'écrit sur sa croupe. Au cours d'hallucinantes scènes de fornication, corps individuel et corps collectif sont livrés à la jouissance du pouvoir en même temps qu'au pouvoir de la jouissance.

Raccourci romanesque de l'histoire millénaire de l'Iran, ce roman somptueux et terrifiant est à sa manière un livre de transgression à certains égards bien plus scandaleux que les oeuvres de Rushdie. Sur l'échelle du blasphème et de la provocation, Baraheni est à ce dernier ce que Sade, en France, fut à Voltaire.

Un deuxième livre de Reza Baraheni vient d'être traduit en français (éd. Fayard - juin 2002) : Shéhérazade et son romancier (2è éd.) ou l'Auschwitz privé du Dr Charifi.
Une femme voyage autour du monde depuis les temps immémoriaux. Au gré du vent du nord, elle convoque la fiction au banc de la réalité comme seul et unique moyen de briser les barrières du rêve, de la vie et de la mort, du passé, du présent et de l'avenir.
Cette femme, Shéhérazade, Âzâdeh -son nom dans le roman-, est parée d'une conception pour le moins inouïe de la fiction, elle réalise l'inimpossible en abattant les murailles de la raison, en franchissant sans s'en soucier les frontières religieuses, nationales et culturelles.
Pour trouver un tel souffle, il fallait un penseur du monde, de l'Orient et de l'Occident. Reza Baraheni est de ceux-là qui, parce qu'ils les maîtrisent parfaitement, sapent toutes les conventions et redessinent les cartes de la fiction.

Son dernier ouvrage, Elias à New York, a paru chez Fayard en avril 2004.

Un recueil de poèmes d'exil est annoncé aux éditions Virgile, collection Ulysse, et un CD de poésie sonore (zabâniyyat) chez le label Vand'oeuvre. Fayard poursuit l'édition de l'oeuvre romanesque avec, en 2006 : Les mystères de mon pays.

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