theatre-contemporain.net artcena.fr

Pas de photographie de cet auteur

Max Aub

Mexique – 1903 - 1972

Présentation

Aub se présente comme un écrivain espagnol et citoyen mexicain, encore que né à Paris en 1903 d'un père allemand et d'une mère parisienne d'origine juive allemande mais de nom slave. La famille Aub, habitant Paris, doit plier bagage en septembre 1914 lors de la bataille de la Marne, Aub père ayant commis la faute aux yeux de l'état français d'avoir gardé sa nationalité allemande, devenant ainsi un ennemi de la France. Ils perdent tout leurs biens, confisqués et vendus aux enchères. Ils s'installent à Valencia en Espagne au terme d'un périple de huit jours croisant de nombreux trains de blessés. L'éducation de Max est libérale. Il est inscrit dans une institution laïque, l'"École moderne", et,complétant ainsi sa formation cosmopolite, étudie le français à l'Alliance française. C'est à partir de 1922 qu'il commence à écrire et à fréquenter les tertulias, ces réunions de café où foisonnent la vie culturelle de Madrid. Sa culture est très vaste et s'étend dans de nombreux domaines. Il fait la connaissance de nombreux écrivains, peintres, musiciens, cinéastes,penseurs: Rafael Alberti, Vicente Aleixandre, Luis Buñuel, Salvador Dali, Joan Miró , Juan Negrín, Pablo Picasso. En 1926, il rencontre Jules Romains qui lui donne une lettre de recommandation pour le grand critique de l'époque, Enrique Diez-Canedo, sa carrière prenant un tournant décisif avec sa première pièce: Narciso. Il s'engage assez rapidement àgauche et entre au Parti socialiste ouvrier espagnol en 1929. La guerre civile finira d'ancrer son engagement politique et démocratique en s'inscrivant par exemple à l'Alliance desécrivains antifascistes pour la défense de la culture. De 1936 à 1937, il est attaché culturel à l'ambassade d'Espagne et sous-commissaire du Pavillon espagnol de l'Exposition Universelle à Paris. Il commande à cette occasion un tableau à Picasso : Guernica qui impressionnera Max Aub par le réalisme irréel de l'oeuvre.
Sa rencontre avec Malraux, présent en Espagne en vue de l'organisation de l'escadrille España, peu de temps avant son départ pour Paris en 1936 finira de resserrer des liens avec la France. À partir de mai 1938, il traduit le script de Sierra de Teruel tiré du roman L'espoir de Malraux et l'aide à diriger le tournage du film. Cette complicité avec Malraux sera à l'origine d'un malentendu, source de biens des soucis de Max Aub, cette collaboration faisant de lui un “communiste notoire” comme l'affirmera une dénonciation anonyme deux ans plus tard qui l'enverra dans les camps de concentration français. Pourtant, Max Aub ne cessera jamais d'être très critique à l'égard du régime stalinien qui ressemble fortement, selon lui, au totalitarisme fasciste. Cette liberté d'opinion sera sévèrement censurée par les communistes. Aub affirme alors: “Je suis sorti d'Espagne pour ne pas me taire - parce que c'est ma façon de combattre, parce que ma profession est celle d'écrivain - et je ne cacherai pas ma vérité (...) qui n'est pas communiste , mais qui n'est pas non plus anti-communiste.”
Max Aub devra fuir l'Espagne avec Malraux après la chute de Barcelone aux mains des troupes franquistes. Il s'installe une première fois à Paris. Il effectuera son premier séjour au camp du Vernet mais pour une courte durée. Il revient de nouveau Paris. Il partagera son temps entre la fin du tournage, la lecture et l'écriture, ainsi qu'à la participation de plusieurs projets éditoriaux chez Gallimard. Une dénonciation viendra mettre fin à tout cela en mars 1940 : - « israélite, communiste notoire d'activités dangereuses ». Retour au Vernet . C'est une grande déception pour Max Aub qui pensait trouver en France un bastion antinazi : « Je me suis réfugié chez vous, presque chez moi, en défense de la légalité. » Il est une nouvelle fois libéré et assigné à résidence à Marseille. Il sera malgré tout surveillé, ce qui provoquera une nouvelle fois son arrestation, n'ayant pas voulu cesser son engagement auprès des organismes de réfugiés politiques et son implication dans les organisations de résistances espagnoles. Il sera renvoyé au Vernet, puis de là au camp de Djelfa en Algérie. C'est dans ces camps que Max Aub prendra un grand nombre de notes qui seront rassemblées dans Manuscrit corbeau et Le cimetière de Djelfa. Grâce à ses relations notamment avec le consul du Mexique et un chef de police gaulliste, Max Aub va pourra sortir du camp de Djelfa et s'embarquera pour Veracruz en septembre 1942. Max Aub ne pourra revenir en France qu'en 1958, s'ayant vu refuser l'entrée du territoire une première fois en 1951. Max Aub, par cet arbitraire contre lequel il se sera battu toute sa vie, est en effet toujours considéré comme suspect, car comme le note Max Aub dans un de ces dialogues avec un policier français : « Que voulez-vous ? C'est la coutume. Ici, il suffit qu'on vous ait condamné à une amende pour que ça ne s'efface pas. Bien qu'il y ait eu cent remises de peines. Vous avez été dénoncé comme dangereux, et bien qu'on démontrât le contraire, la dénonciation est toujours là.»

Eléments Bibliographiques et mises en scène

Sauf votre respect
Editions Complexe - Collection L'Heure furtive

Crimes exemplaires
Editions Phébus

Manuscrit corbeau
Editions Mare nostrum
Mise en scène de Nicolas Bigards, 2003

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.