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Malcolm Williamson

Royaume Uni – 1931 - 2003

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Présentation

Pendant plus d’un quart de siècle, l’Australien Malcolm Williamson fut le dix-neuvième maître de la musique de la cour d’Angleterre et le premier compositeur non britannique à se voir conférer un tel honneur.

Né à Sydney le 21 novembre 1931, Malcolm Benjamin Graham Christopher Williamson aborde le piano en privé avec Alexander Sverjensky (1944-1950) et étudie le piano, le violon, le cor et la composition (avec Eugene Goossens) au Conservatoire de Nouvelle-Galles du Sud (1949-1950). Il vient à Londres en 1950 et trouve un emploi de correcteur dans la maison d’édition Boosey & Hawkes. Le jour, il est organiste et chef de chœur dans une église, la nuit pianiste dans un cabaret. Il poursuit ses études avec Elisabeth Lutyens et Erwin Stein jusqu’en 1957. Ses premières œuvres marquantes datent des années 1950, notamment l’ouverture Santiago de Espada (1956), sa Première Symphonie « Elevamini » (1957) et ses trois premiers concertos pour piano (1958, 1960 et 1962).

Williamson s’impose rapidement comme l’un des compositeurs les plus originaux de sa génération, réalisant une synthèse entre la tradition musicale anglaise, le sérialisme, Messiaen et Stravinski ; il se détachera assez vite du sérialisme. En 1963, son premier opéra, Our Man in Havana, d’après le roman de Graham Greene, est créé au Sadler’s Wells de Londres. Il compose quelques musiques de film. En 1970 et 1971, il séjourne aux États-Unis, où il est compositeur résident au Westminster Choir College de Princeton (New Jersey). En 1975, à la mort d’Arthur Bliss, il est nommé Master of the Music to Her Majesty the Queen, ce qui implique la composition d’un certain nombre d’œuvres de circonstance pour les cérémonies officielles ; ce ne sont sans doute pas celles qui resteront dans sa production.

Williamson s’impose davantage dans le domaine des opéras pour enfants, dont il est l’un des pionniers avec The Happy Prince, d’après Oscar Wilde (1965), Julius Caesar Jones (1966), et ce qu’il nomme des « cassations », pièces qui comportent une participation du public : The Moonrakers (1967), The Stone Wall (1971), Genesis (1971), The Winter Star (1973), The Terrain of the Kings (1974), The Valley and the Hill (1977) – qui est interprété par dix-huit mille enfants à Liverpool –, The Devil’s Bridge (1982). Quelques œuvres symphoniques et vocales importantes marquent aussi sa carrière : son Concerto pour violon, que crée Yehudi Menuhin (1965), les Two Epitaphs for Edith Sitwell, pour orgue (1966, orchestrées pour cordes en 1969), le ballet Sun into Darkness (1966), Hammarskjöld Portrait, l’un de ses plus grands succès, un cycle de mélodies pour soprano et cordes en hommage au secrétaire général des Nations unies, créé par Elisabeth Söderström en 1974, plusieurs symphonies et concertos ainsi que de la musique de chambre. Sa musique religieuse touche par sa profondeur ; après sa conversion au catholicisme en 1952, Williamson avait étudié l’œuvre de Messiaen, dont on trouve l’influence notamment dans la conviction de son langage.
Certaines de ses œuvres sacrées sont conçues pour les cérémonies religieuses et font intervenir l’assistance. Les plus importantes sont Carols of King David (1970), Canticle of Fire (1973), Mass of the Feast of Christ the King (1977), Mass of the People of God (1981). Il a même élargi son approche de l’écriture religieuse en cherchant à se rapprocher du judaïsme avec des œuvres comme Au tombeau du martyr juif inconnu (1976) et Next Year in Jerusalem (1985). On trouve aussi dans son œuvre des échos de son engagement en faveur des causes humanitaires et du désarmement.

Loin de n’être qu’un compositeur officiel, ce que pourrait laisser penser la fonction qu’il occupait, Williamson est resté en marge des courants dominants, parlant un langage coloré et vivant dans lequel il cherchait à toucher un maximum d’auditeurs et de participants. En ce sens, sa musique peut être qualifiée de populaire. Il meurt à Cambridge le 2 mars 2003.

Alain Pâris

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