theatre-contemporain.net artcena.fr

Photo de Jean-Yves Ruf

Jean-Yves Ruf

Suisse

Présentation

Après des études en Lettres Modernes, Jean- Yves Ruf s'est formé auprès de l'Ecole Nationale Supérieure d'Art Dramatique du Théâtre National de Strasbourg.

Il a intégré ensuite l'Unité nomade de formation à la mise en scène dirigée par Josiane Horville. Au cours de ses études, il a notamment suivi l’enseignement de Krystian Lupa à Cracovie et de Claude Régy.

Metteur en scène, il a créé en 1998/1999 Savent-ils souffrir ? création collective de la Compagnie Chat Borgne Théâtre, en 2000 Chaux vive (Création collective) Compagnie du Chat Borgne Théâtre, en 2001 Erwan et les Oiseaux, création jeune public, en 2002/2003 Comme il vous plaira de Shakespeare, en 2004 Unplusun avec la Compagnie du Singe Debout, en 2005 Par les Cornes avec la danseuse Hanna Hedman, et plus récemment : Silures d’après un poème de Coleridge (Manufacture de Nancy en 2006), Passion selon Jean (Théâtre Vidy-Lausanne, 2008), Mesure pour mesure de Shakespeare créé en novembre 2008 à la MC93 (Théâtre Vidy-Lausanne, février 2009), La Panne de Dürrenmatt (créé au Théâtre de Vidy Lausanne en 2010).

Depuis 2005, il a retrouvé son premier amour : la musique. Il travaille régulièrement avec l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris pour lequel il a mis en scène en 2006 Amour à mort (madrigaux de Monteverdi dont Le combat de Tancrède et Clorinde), Cosi fan Tutte en novembre 2007 à l’Opéra de Rennes puis à la MC93 de Bobigny. En 2009 il crée Oneguine de Tchaïkovski à l’Opéra de Lille.

Il a dirigé la Manufacture (Haute Ecole de Théâtre de Suisse Romande) de 2007 à 2010. Il poursuit actuellement ses activités de pédagogue au sein de diverses structures, notamment l’école du Théâtre National de Strasbourg.

Comédien, il a joué dans Germania 3 (Heiner Muller / Jean-Louis Martinelli) en 1997/1998, Marion de Lorme (Victor Hugo / Eric Vigner) en 1998/1999, Beaucoup de bruit pour rien (Shakespeare / Jean-Claude Berutti) en 2001, La Cerisaie (Tchekhov / Jean-Claude Berutti), Personnenkrets (Lars Noren / Jean-Louis Martinelli), Platonov (Tchekhov / Jean-Louis Martinelli).

Parcours de la Compagnie du Chat Borgne

« Le Chat Borgne Théâtre est né de la nécessité que nous ressentions, Vincent Berger, Pierre Hiessler, Alexandre Soulié et moi-même de poursuivre un travail entamé durant notre cursus dans la section jeu de l'Ecole Nationale Supérieure du T.N.S. Ceci coïncida avec notre engagement pour une saison, au sortir de notre formation, dans la troupe permanente du TNS. Ce fut pour nous l'occasion de participer aux travaux de la troupe (ateliers dans les lycées, atelier d'écriture en milieu carcéral, lectures…), et de faire nous-mêmes une proposition de spectacle.

C'était bien sûr un luxe incroyable : du temps pour travailler et la possibilité de nous tromper (il s'agissait juste de présenter le résultat d'une recherche). Très vite nous avons eu l'envie de donner sens à ce temps offert et de commencer un travail particulier qui pourrait s'apparenter à celui d'un artisanat.

De là est né Savent-ils Souffrir ?, une petite forme extrêmement précise qui allie une recherche musicale et scénographique à un travail de clown. Après Savent-ils Souffrir ? je voulais poursuivre ce travail, prendre autant de temps pour travailler, réunir plus de monde et tenter d'obtenir une forme plus large et encore plus aboutie. Et ce fut Chaux Vive créé au TNS et repris au Théâtre des Amandiers. Joël Jouanneau, qui suivait mon travail depuis le premier spectacle, m'a demandé de participer au festival Odyssée 78 (festival jeune public) du CDN de Sartrouville. J'ai fait l'expérience de partir non de sources éparses et diverses comme dans les deux précédentes créations, mais d'un terreau commun : Les Oiseaux de l'écrivain norvégien Tarjei Vesaas. Il ne s'agissait pas d'adapter le roman mais d'une très libre rêverie à partir de la matière onirique du texte. Ceci donna Erwan et les Oiseaux.

Après ces trois créations nées du travail de plateau et sans partition textuelle pré-établie, je me suis senti en danger de reproduire des processus déjà établis et d'appliquer des recettes. J'ai senti qu'il me fallait aller voir ailleurs, qu'il me fallait déplacer ce travail-là, le réactiver à travers de nouvelles voies. Il se trouve que travaillant depuis quelques années sur Shakespeare avec de jeunes comédiens dans le cadre des classes L3 du Lycée des Pontonniers à Strasbourg, j'étais de plus en plus intrigué par cette langue, par sa polysémie, sa liberté, son impertinence. Parcourant l'ensemble de son œuvre, ma lecture s'est suspendue à Comme il vous plaira. _ Ce fut une belle expérience qui occupa toute la saison 2002/2003. Le travail de traduction avec André Markowicz, la conduite d'une troupe de quatorze comédiens, le suivi de la tournée, furent pour moi autant d'apprentissages nouveaux et passionnants qui ont déplacé ma manière de travailler, et c'est ce que je cherchais.

Je sais déjà que je réitérerai une telle expérience, notamment en m'intéressant à Mesure pour Mesure, une autre comédie de Shakespeare. Mais pour l’heure je poursuis la recherche entamée avec les premières créations c’est à dire l’élaboration d’un théâtre qui explore les limites de ses propres frontières, et qui s’affirme en s’interrogeant sur sa propre légitimité. Une écriture de plateau, où le texte est loin d’être la seule instance de narration. UnplusUn, Par les Cornes, Silures sont de cette veine là, L’apprentie, le cuistot les odeurs et le piano le sera aussi. »

Jean-Yves Ruf

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.