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Jean-Marc Mahy

Belgique

Présentation

Jean-Marc Mahy a passé dix-neuf ans en prison : un jour, la petite délinquance de l’adolescent a tourné à la tragédie et par deux fois la mort fut au rendez-vous. Soucieux de désamorcer la fascination de certains jeunes devant l’image de durs qui colle à la peau de ceux qui sont passés par une institution publique de protection de la jeunesse (IPPJ) ou mieux par la prison, il n’a de cesse de témoigner de son parcours. Aider les jeunes en difficulté à ne pas s'enliser dans la délinquance, prouver aux (ex-) détenus que la réinsertion est possible à condition de la préparer : c'est le combat que mène Jean-Marc Mahy depuis 2003, date de sa libération après dix-neuf ans de détention. Vous l'avez peut-être déjà vu sur un plateau télé, entendu à la radio ou rencontré dans votre école. A l'ombre des médias, il arpente également les couloirs des IPPJ, des unifs, des ASBL qui aident à la réinsertion.

Désapprend-on jamais dix-neuf années de cellule, de vacarme qui conduit à se faire mettre au trou pour trouver le silence, d’odeurs d’hommes entassés dans les établissements pénitentiaires surpeuplés, d’humiliations de fouilles au corps, répétées parfois à dix reprises lors des comparutions au Palais de justice ? Perd-on la mémoire d’une tentative de suicide, de l’isolement où rode la folie ? Surtout peut-on enterrer les souffrances des familles de ses victimes alors qu’elles vous accompagnent sans cesse ?

Où qu'il aille, Jean-Marc Mahy n'a de cesse de témoigner de son expérience et des conclusions qu'il en a tirées : à ceux qui le croiraient encore, il explique que la prison ne rend pas homme ; à ceux qui en ont fait l'expérience, il assure, qu'une vie après la prison est possible. Que toutes les portes ne sont jamais définitivement fermées et que chacun est en mesure de "remonter" sa vie, marche après marche.

C’est devenu son combat. Il veut aider les détenus à imaginer un avenir digne de ce nom : « On ne parle pas assez des détenus qui s’en sortent. Les détenus eux-mêmes, eux surtout peut-être, doutent qu’il soit possible de s’intégrer dans une société que l’on a quittée il y a si longtemps. Il est important de leur montrer qu’il y a une vie après la prison. Bien sûr, cette vie n’est pas facile, mais elle existe. Il est possible de trouver une autre issue que la récidive. Seulement, cela se prépare. Il faut y penser longtemps avant de pouvoir sortir. Il faut se former, réfléchir à ce que l’on veut faire ».

Par ailleurs, Jean-Marc Mahy a décroché un diplôme d’éducateur. Il veut empêcher les jeunes en difficulté de tomber au fond du trou. Pour cela, il témoigne dans des écoles, des maisons de jeunes… « Quand leurs profs leur disent d’arrêter les conneries, ils haussent les épaules ; moi, je sais de quoi je parle et ils le savent ». « Chacun a son handicap. Le mien ne se voit pas, mais il est là, pour toute la vie. Il faut vivre avec, malgré tout et être utile. C’est ce que je dis aux jeunes » affirme-t-il. Jean-Marc espère continuer ainsi, travailler, créer des liens et, un jour, oser prendre du temps pour lui-même. Il conclut : « L'ex-ministre de la Justice disait que les détenus doivent quelque chose à la société. C’est vrai. Mais pour cela, eux-mêmes doivent avoir reçu quelque chose. J’essaie de donner un sens à ma vie et de ne pas tuer mes victimes une seconde fois. Je ne demande pas que l’on me pardonne. Je paie le solde de ma dette ».

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