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Guy Cassiers

Belgique

Présentation

Né à Anvers en 1960, le metteur en scène Guy Cassiers entreprend des études d'arts graphiques à l'Académie des Beaux-Arts d'Anvers, avant de se tourner vers le théâtre. Il monte ses premiers spectacles à Anvers au cours des années quatre-vingt. Entre 1988 et 1992, il privilégie le théâtre jeune public en travaillant régulièrement avec des enfants et des adolescents, il est alors directeur artistique de la compagnie de théâtre jeune public Oud Huis Stekelbees à Gand.

À partir de 1992, Guy Cassiers travaille en indépendant, notamment pour le Kaaitheater à Bruxelles et le Toneelschuur à Haarlem. Son premier spectacle pour le ro theater, Angels in America de Tony Kushner (1995), remporte deux prix en 1996, le Gouden Gids Publieksprijs (prix du public) et le CProsceniumprijs de VSCD.

De 1998 à 2006, Guy Cassiers est directeur artistique du ro theater à Rotterdam. Il y développe un langage théâtral multimédia dont De sleutel (1998), Wespenfabriek (2000), La Grande Suite (2001) et Lava Lounge (2002). L'emploi de caméras, images vidéo, paroles projetées et musique interprétée en direct est un élément essentiel de son mode d'expression. Le point culminant de cette approche est incontestablement son cycle de quatre pièces consacrées à Proust, réalisé entre 2002 et 2004. La technologie et la poésie, la littérature et le théâtre, l'image et la musique, la caméra et le jeu d'acteur s'y entremêlent intimement. Tant aux Pays-Bas qu'ailleurs, le cycle est qualifié de chef-d'oeuvre.

À côté de ces spectacles, Guy Cassiers monte aussi des adaptations de romans (Anna Karenina, 1999 / Rouge Décanté, 2004), des variations truffées de fantaisie sur les oeuvres de Shakespeare (Bloetwollefduivel de Jan Decorte d'après Macbeth, 2001) et des spectacles interprétés par des amateurs (Jaja maar nee nee, 2001).

En 1997, il reçoit le prix Thersites de la critique flamande pour l'ensemble de son oeuvre, et en 1998 le prix Johan Fleerackers flamand pour sa contribution à la promotion de la culture et de la diversité culturelle au niveau international. En 2005, il reçoit le Amsterdamprijs voor de kunsten pour son cycle Proust.

En 2006 il a préparé son spectacle d’adieu au ro theater, Hersenschimmen d’après le roman homonyme de J. Bernlef, pour entrer dans ses fonctions de directeur du Het Toneelhuis à Anvers, qu’il dirige avec un collectif d’artistes : Sidi Larbi Cherkaoui, Wayn Traub, Benjamin Verdonck, Lotte van den Berg, Olympique Dramatique et Peter Missotten/De Filmfabriek.

En 2006 encore, il monte Onéguine de Pouchkine au Toneelhuis d’Anvers dont il devient le directeur artistique. Il transforme le fonctionnement classique du plus grand théâtre flamand en invitant une nouvelle génération d’artistes, metteurs en scène, vidéastes ou chorégraphes, à le rejoindre : Benjamin Verdonck, Wayn Traub, Olympique Dramatique, Sidi Larbi Cherkaoui, Lotte van den Berg.

Au Toneelhuis, Cassiers réalise une trilogie impressionnante qui analyse les relations complexes entre l’art, la politique et le pouvoir, Le Triptyque du pouvoir, constituée de Mefisto for ever, d’après Méphisto de Klaus Mann (2006), Wolfskers qui convoque sur scène les personnages d’Hitler, Staline et Hirohito, puis Atropa inspiré de la guerre de Troie.

Son projet, Le Juge et l’exécuteur, aborde la question de l’euthanasie.

Sous le volcan se place dans la lignée de ses mises en scène telles que Seigneur des Guêpes) de Iain Banks, Rouge décanté de Jeroen Brouwers, Chimères de Bernlef et La Femme qui se cognait dans les portes de Roddy Doyle. À chaque fois, le monde est décrit à partir du point de vue subjectif d’une conscience traumatisée et torturée. C’est toujours la conscience d’un marginal : la fille élevée comme un garçon du Seigneur des Guêpes, l’écrivain traumatisé par ses expériences dans les camps de Rouge décanté, Maarten atteint d’Alzheimer dans Chimères et la femme terrorisée par la violence conjugale et l’alcool dans La Femme qui se cognait dans les portes. Cassiers examine comment un univers très personnel s’articule autour d’un vécu particulier. Ce monde intérieur se concrétise sur la scène par l’emploi sophistiqué de la technologie visuelle.

Guy Cassiers prépare actuellement un nouveau triptyque basé sur le roman L’Homme sans qualités de Robert Musil, dont le premier volet connaîtra sa première à la fin de la saison 2009-2010. Le fait que, outre l’image, la musique joue un rôle prépondérant dans les spectacles de Guy Cassiers a encore été souligné par deux nouvelles créations d’opéra : House of the Sleeping Beauties (musique Kris Defoort) créé à l’Opéra de Bruxelles en juin dernier et Adam in Ballingschap (musique Rob Zuidam).

Et ce n’est pas l’effet du hasard qu’on lui ait demandé de mettre en scène la tétralogie de Richard Wagner, L’Anneau du Nibelung, à Milan et Berlin. Les projets de théâtre que Cassiers nourrit pour les années à venir se distinguent par une attention croissante pour l’histoire européenne et la conscience que cette histoire se trouve à un point de rupture.

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