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Grisélidis Réal

Suisse – 1929 - 2005

Présentation

Née à Lausanne en 1929, dans une famille d'enseignants, elle rejoint son père à l'âge de six ans à Alexandrie, puis à Athènes, où son père meurt alors qu'elle n'a que 9 ans. Revenue à Lausanne avec sa mère, Grisélidis en reçoit une éducation très rigide contre laquelle elle se révolte. Elle entreprend des études aux Arts Décoratifs à Zurich, dont elle est diplômée en 1949. Mariée à 20 ans, elle a deux fils, divorce au bout de six ans et part avec ses deux enfants et son nouveau compagnon pour l'Allemagne. En 1961, sans argent, ni papiers, ni droit de travailler, elle décide de se prostituer dans un bordel clandestin de Munich pour nourrir ses trois enfants. Elle est emprisonnée pour avoir vendu de la marijuana à des soldats américains, puis rapatriée en Suisse où elle continue à se prostituer quelques temps. Son premier livre, Le Noir est une couleur (Balland, 1974), est un ouvrage autobiographique.

Au cours des années 70, Grisélidis Réal devient une activiste, une des meneuses de la «Révolution des prostituées» à Paris : 500 filles occupent la Chapelle Saint-Bernard, en juin 1975, et réclament la reconnaissance de leurs droits. Rejetant l'argument selon lequel une femme ne se prostitue que si elle y est obligée par le souteneur, elle déclare que la prostitution peut aussi être un choix, une décision. Elle tient à ce que ses deux professions, « péripatéticienne et écrivain », figurent sur ses documents officiels – et sur sa pierre tombale.

Grisélidis amène sa «Révolution» à Genève en 1977, et reprend la prostitution, activité qu'elle a abandonnée sept ans auparavant. Elle est une des fondatrices en 1982 de l'association de défense des prostitués Aspasie. Elle a étendu son combat en participant à des conférences internationales, en venant parler de son métier dans des universités, en donnant de nombreuses interviews, en animant des réunions publiques. Dans son petit appartement des Pâquis, elle crée un centre international de documentation sur la prostitution.

Parallèlement à son combat politique, Grisélidis Réal a toujours revendiqué le rôle social de la prostitution. En 1977, elle écrit que «...la prostitution est un acte révolutionnaire». Elle développe une vision positive de ce qu'elle a appelé en janvier 2005 (dans la préface de Carnet de bal d'une courtisane) « un Art, un Humanisme et une Science ».

Grisélidis Réal arrête de se prostituer en 1995, à l'âge de 66 ans après trente ans d'activité, quatre enfants et onze avortements. Trois ans plus tôt, en 1992, elle publie La Passe imaginaire, compilation de lettres envoyées à son ami Jean-Luc Hennig entre l'été 1980 et l'hiver 1991. Un second volume Les Sphinx rassemble les lettres qu'elle lui a écrites à partir de juin 2002, la dernière étant datée du 26 mai 2005.

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