L'œuvre littéraire de Tadeusz Slobodzianek revient sur scène, avec la mise en scène chorale de Justine Wojtyniak. Un texte d'une actualité troublante....

Il y a quelque chose de l’opéra dans ce chœur de dix comédiens et dans la succession des tableaux. Notre classe, le roman de Tadeusz Slobodzianek est une histoire en 14 leçons qui relate la vie de dix camarades de classe, juifs et catholiques …...

Ils s’appellent Jacob, Vladek ou Zygmunt… Ils sont Polonais et se connaissent depuis l’école à Jedwabne. En 1929, ils partagent les mêmes bancs, la même classe, juifs ou catholiques, quelle importance ? Ils forment une communauté. Dix d’entre eux se lient d’amitié. « À la vie ou à la mort » comme disent les enfants… Douze ans plus tard, ce sera la mort pour ceux que le Troisième Reich désigne à la vindicte publique....

C'est un superbe objet théâtral. Stefano Fogher, comédien musicien, et Gerry Quévreux, comédien danseur, incarnent les diverses facettes de Wladyslaw Szlengel et transmettent avec talent le message du poète : l’élégance, la poésie et l’intelligence sont des actes de résistance et triompheront de la barbarie. Un superbe spectacle, nécessaire, pour ne jamais oublier....

"Tout fait sens ici ; l’histoire disparue se fraie un chemin jusqu’à nous contre l’oubli. Contre la maltraitance de nos frères humains. La construction de la pièce constitue un pont entre les morts et les vivants, entre un passé anéanti et le présent qu’on espère nourri des leçons du souvenir. Ni restitution, ni incarnation, ni explication, le travail théâtral dessine un palimpseste sensible où demeurent lisibles jusqu’à aujourd’hui...

LA CHRONIQUE D'ARMELLE HÉLIOT - La musique au théâtre : toute une histoire. Une création, celle des poèmes du Polonais Wladyslaw Szlengel. Célébration simple, bouleversante, d'un moment terrible de l'histoire de l'Europe. Musique, danse, rires, joies,rien de morbide dans ce spectacle. Un cabaret peut parler gravement de l'histoire, tout en nous divertissant....

« Wladyslaw Szlengel brandit le poème contre la stratégie de l’abattoir. » Après Notre Classe, qui éclairait l’histoire d’un village polonais pendant la Seconde Guerre mondiale, Justine Wojtyniak crée le second volet du diptyque intitulé Blessures du silence, autour de la figure du poète et cabarettiste du ghetto de Varsovie Wladyslaw Szlengel (1911-1943). Un théâtre pour aujourd’hui, luttant contre l’oubli....

la metteuse en scène Justine Wojtyniak, polonaise d'origine, en France depuis quinze ans, a axé la représentation sur la réflexion attenant à la résistance et à l'acte de résistance par l'écriture et le théâtre....

Il y a quelque chose de l’Opéra dans ce chœur de dix comédiens et dans la succession des tableaux. Au fond il y dans la pièce de Wojtyniak le tout de nos existences entre les pulsions de vie et de mort, scandées par les ruptures de tableaux. C’est merveilleux et c’est une oeuvre précieuse qui aura su intriquer dans une profonde humanité le tragique et le réjouissant....

"Notre Classe" n'appelle pas à l'insuffisant "devoir de mémoire", mais clame et proclame le besoin d'une insurrection, si possible plus gaie que triste, pour que les fantômes de la mémoire perdue ressurgissent enfin tels qu'ils étaient quand ils n'étaient que de simples humains promis à de simples vies....