Franca Rame est née à Parabiago (province de Milan) ; son père, Domenico, était le dernier descendant d’une vieille famille de marionnettistes qui, à cause de l’avènement du cinéma, fut contrainte, dans les années 20, à un changement radical : passer au « théâtre de personnages » en y introduisant toutes les inventions techniques, les trucs scéniques du théâtre magique des marionnettes. Le répertoire, très vaste, était du type populaire, basé sur des intrigues simples, mais aussi classiques, et attaché surtout à l’improvisation (...).

En 1950, Franca Rame quitte sa famille et travaille dans des compagnies de prose et de revues, avec Tino Scotti, les soeurs Nava et Franco Parenti (1951-1952) et Billi et Riva (1952-1953).

Pendant ces années, elle participe à de nombreux fi lms et fait ses débuts au Piccolo Teatro de Milan dans un spectacle de et avec Parenti-Fo-Durano : Le doigt dans l’oeil. En 1954, elle épouse Dario Fo avec lequel, en 57, elle fonde une compagnie.

De 1959 à 1962, elle joue dans Les archanges ne jouent pas au flipper, Il avait deux pistolets et des yeux blancs et noirs, Qui vole un pied est heureux en amour.

De 1963 à 1968, c’est aux Théâtres Odéon et Manzoni de Milan que Franca Rame obtient des succès personnels dans d’autres oeuvres de son mari. En 1970, Fo et Rame fondent le collectif théâtral « La Comune ».

Entre 1978 et 1986, Franca Rame reprend plus de 3000 fois à travers le monde la pièce écrite à quatre mains avec Fo : Orgasme adulte échappé du zoo (Tutta casa, letto e chiesa), en alternance avec d’autres oeuvres de et avec Fo, parmi lesquelles Presque par hasard une femme : Elisabeth, monologues contre l’exploitation sexuelle et psychologique de la femme.

En 1986-87, elle joue dans deux comédies écrites avec Fo : Une journée quelconque et Couple ouvert à deux battants puis dans Le rapt de Francesca.

Elle joue ensuite, toujours avec Fo, dans Le pape et la sorcière (1989-90), Taisez-vous, nous sommes en train de tomber (1990-91). Entre 1991 et 1993, elle est à nouveau co-auteure avec son mari de Parlons des femmes et de Septième commandement : tu voleras, mais un peu moins, n.2, une satyre politique sur les « tangentopoli » et les foles du quotidien. En 1978, elle reçoit le prix IDI (Institut de Dramaturgie italienne).