Une pièce de théâtre qui s’appelle Dracula. Hou là là. On a lu – ou pas - Le Dracula de Bram Stoker. On a vu des Dracula au cinéma, sans doute le sublime forcément sublime Nos…...

Quelle pièce peut réussir le tour de force de contenter les chan­tres du théâtre classique autant que les fans d’heroic fantasy ? Il s’agit de Médée, de Corneille.......

Bien que ce spectacle soit une recréation de la Médée de Corneille, rien de classique dans cette aventure, sinon les alexandrins parfaitement interprétés....

Dés le début, on ne voit qu’elle et on ne verra qu’elle jusqu’à la fin. Médée, superbe Gaële Boghossian, déchirée, cruelle, souffrante, se cognant à ses propres murs. En vain. Car quoi, les autres personnages ne sont que des figurants, des reflets de son destin. Des guides qui la trainent, la tirent ou la repoussent. Des obstacles et des assassins....

Issue de la mythologie grecque, Médée, fille du roi de Colchide, petite-fille du soleil, a inspiré de nombreux auteurs qui l'ont chacun modelée au gré de leurs desseins. C'est ainsi qu'en 1635, Pierre Corneille s'inspira de celle de Sénèque pour exploiter dans sa pièce l'épisode final de la légende, où Jason séducteur volage, époux de Médée et père de ses enfants, la répudie pour Créeuse, fille de Créon, roi de Corinthe....

Médée, une esthétique cornélienne construite sur les fondements de l’art dramatique et présentée sur la scène du Théâtre La Tempête avec l’apport des technologies numériques....

L’histoire de Médée est celle d’un fléau destructeur, fratricide, infanticide, régicide, parricide (ou presque) un carnage sans nom et pourtant. Me croiriez-vous si je vous disais qu’elle est une victime ?...

Médée investit le théâtre de la Tempête sous la direction de Paulo Correia, à grand renfort de magie lumineuse et numérique. La pièce est en effet traitée comme un livre d’images façon Disney, mais en infiniment plus sombre (parfois même un peu trop)....

Paulo Correia met en scène la « Médée » de Corneille en s’inspirant de l’heroic fantasy. Un pari audacieux, mais raté à notre avis en raison d’un usage immodéré et parfois maladroit de la vidéo. Personnages tous brutaux et sans nuances, didactisme lourd et surpuissance sonore font qu’on se prendrait presque à demander du pop...

Quels sont les pouvoirs d’un texte, en l’occurrence, la première tragédie de Corneille, Médée, face au pouvoir de l’image qui depuis son avancée technologique est capable de bombarder notre rétine de façon démiurgique ?...