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Denis Marleau

Canada – Né(e) en 1954

Présentation

Une des plus importantes figures de la mise en scène québécoise, Denis Marleau, complète sa formation de comédien au Conservatoire d’art dramatique de Montréal, puis il suit aussi quelques cours à l’Université du Québec après avoir effectué en Europe des stages de mise en scène et de théâtre corporel. En 1982, il fonde sa compagnie de création UBU suite à la reprise du spectacle Coeur à gaz & autres textes Dada que lui avait commandé, un an plus tôt, le Musée d’art contemporain de Montréal dans le cadre d’une rétrospective Sonia Delaunay.

Puisant d’abord ses matériaux textuels dans les avant-gardes historiques du XXe siècle il crée une série de collages dont Oulipo Show (1988), Picasso Théâtre - Le désir attrapé par la queue au Musée des Beaux-arts de Montréal (1985), Ubu cycle (1989), Luna-Park 1913 - La Victoire sous le soleil de Malévitch-Kroutchonyk pour l’inauguration du nouveau Musée d’art contemporain de Montréal (1992) et Merz Variétés (1995) créé spécialement pour l’exposition Kurt Schwitters au Centre Georges Pompidou. Au début des années 1990, avec le musicien Jean Derome il développe un projet de théâtre musical pour le New Music America qui aboutira à une création intitulée Cantate grise, composée de plusieurs textes et dramaticules de Samuel Beckett présenté à la Chapelle Historique du Bon Pasteur. Du même auteur, il crée au Théâtre de Quat’Sous La Dernière bande (1994) qu’il reprendra sept ans plus tard, toujours avec Gabriel Gascon, et qui fera l’objet d’une tournée au Canada suivie d’une série de représentations à Paris au Théâtre de la Cité internationale (2003). En 1992, il met en scène La Trahison orale, de Mauricio Kagel avec le Nouvel Ensemble Moderne sous la direction de Lorraine Vaillancourt. Au fil des ans, il intègre de façon régulière à ses chantiers les musiques originales de trois compositeurs québécois : John Rea, Denis Gougeon et Denys Bouliane qui écrit une trame sonore pour Woyzeck de Georg Büchner créé au Théâtre National/ Communauté française de Bruxelles (1994). Toujours dans un esprit de transversalité artistique, se joignent à ses mises en scène les plasticiens Pierre Granche, Zaven Paré et notamment le sculpteur Michel Goulet qui concevra le décor d’Urfaust, tragédie subjective, d’après Goethe et Pessoa, créé à l’Usine C et présenté en tournée à Berlin, Munich et Weimar (1999).

L’année suivante Denis Marleau est invité à diriger le Théâtre français du Centre national des Arts à Ottawa où il sera directeur artistique durant sept saisons consécutives au cours desquelles il y présente entre autres : Quelqu’un va venir de Jon Fosse (2002), La fin de Casanova de Marina Tsvetaeva (2006), Othello de Shakespeare (2007). Au Festival de théâtre des Amériques, Denis Marleau est un des metteurs en scène les plus souvent programmés avec presque une dizaine de créations dont Merz Opéra (1999), Les Ubs, d’après Jarry (1991), Roberto Zucco, de Bernard-Marie Koltès (1993), Catoblépas de Gaétan Soucy (2001) et Nous étions assis sur le rivage du monde, de José Pliya (2005). Cinq de ses créations sont données également au Festival d’Avignon ; Maîtres anciens de Thomas Bernhard (1996) qui connaît par la suite une grande diffusion en France ; Le Passage de l’Indiana (1996) et Le Petit Köchel (2000) du dramaturge québécois Normand Chaurette ; Nathan le Sage de Lessing à la Cour d’Honneur (1997) et Les Aveugles de Maurice Maeterlinck (2002), une installation-théâtre qui tourne toujours à travers le monde, d’Édimbourg à Taipei, en passant par Bruxelles, Paris, Buenos Aires, Girona, Varsovie, Prague, Bergen, Granada, Budapest...

Cette première fantasmagorie technologique élaborée au cours d’une résidence d’artiste au Musée d’art contemporain, résulte du croisement de deux voies d’exploration : celle qui correspond au « premier théâtre » de Maeterlinck avec la mise en scène d’Intérieur au Rideau vert (2001) et qui sera reprise à la Scène nationale Les Gémeaux à Sceaux ; une deuxième voie plus radicale qui développe une approche de la vidéo « au service du personnage » amorcée avec Les Trois derniers jours de Fernand Pessoa (1997) - une adaptation scénique d’après le récit d’Antonio Tabucchi qu tourne dans plusieurs centres d’art et festivals européens : Roma-Europa, Spielart de Munich, Festwochen de Berlin, Fondation Gulbenkian de Lisbonne et le Théâtre de la Ville à Paris. Dans le cadre de Lille 2004, deux nouvelles installations viennent compléter le cycle des fantasmagories technologiques : Comédie de Samuel Beckett et Dors mon petit enfant de Jon Fosse qui jettent un éclairage sur les correspondances langagières et thématiques entre ces deux auteurs dramatiques avec l’oeuvre maeterlinckienne. Parallèlement à ce triptyque, il conçoit et réalise au Manège de Mons en Belgique une adaptation scénique du Moine noir de Tchékhov dans une traduction d’André Markowicz et Françoise Morvan. Pour ce spectacle Denis Marleau invente un espace composé de multiples supports écrans sur lesquels sont projetées les images de Stéphanie Jasmin, codirectrice d’UBU depuis 2002. Diplômée de l’École du Louvre à Paris, Stéphanie Jasmin a poursuivi ses études en histoire de l’art à Aix-en-Provence. De 1996 à 1999, elle complète une formation en « Film Production » à l’Université Concordia à Montréal où elle reçoit le prix Mel Oppenheim pour ses courts métrages. Réalisatrice vidéo pour les spectacles d’UBU, en l’occurrence de Au Coeur de la Rose de Pierre Perrault et des Reines de Normand Chaurette, elle écrit aussi et met en scène Ombres, sa première pièce présentée à l’Espace Libre (2005). En dehors du cadre de la compagnie, elle collabore régulièrement à titre de dramaturge auprès des chorégraphes Estelle Clareton et Ginette Laurin de O’Vertigo danse. En juin 2007, Denis Marleau et Stéphanie Jasmin cosigneront la mise en scène de l’opéra Le Château de Barbe-Bleue de Bela Bartok, au Grand théâtre de Genève.

Denis Marleau, metteur en scène et scénographe, a reçu de nombreux prix de l’Académie des Masques du Québec et de l’Association québécoise des critiques de théâtre. Il est chevalier de l’Ordre national du Québec, récipiendaire du prix Centre national des Arts du Gouverneur général, et lauréat du Grand prix du Conseil des Arts de la Ville de Montréal. Il est membre de l’Institut Pataphysique de Turin et docteur honoris causa de l’Université de Lyon-Lumière 2. Comme formateur, il a enseigné et donné plusieurs stages en France, Belgique, Italie et Suisse. À Ottawa, il a mis sur pied Les Laboratoires du Théâtre français, une plate-forme de transmission pour les artisans professionnels de la scène canadienne.

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