«Tarkos est de ceux qui sont le plus visiblement en train d’accoucher sous nos yeux une part du nouveau de l’époque ». C’est ce que dit Christian Prigent de cet auteur né à Marseille en 1964 et mort en 2004.

Après quinze ans d’activité, il laisse toutefois une oeuvre importante (une dizaine d’ouvrages publiés chez POL, Al Dante, Virgile) et devient une figure quasi mythique de la poésie contemporaine : il participe à la création de Poézi Prolétèr en 1997 avec Katalin Molnr, et à celle de Facial en 1999 avec Charles Pennequin, Vincent Tholomé et Nathalie Quintane.

Se proclamant « fabricant de textes et d’improvisations-performances », il fait des lectures publiques remarquées, notamment au Centre Pompidou et à France Culture.

Sa poésie ne cherche pas à s’évader du monde, mais à le recréer par les mots : ainsi du mot naît la phrase, qui se régénère elle-même par répétition, par bégaiement, « jouant en boucle, produisant des déplacements de sens, n’hésitant pas à mastiquer absurdement certaines ritournelles d’une littérature de l’idiotie » (Philippe Boisnard, lelittéraire.com). Influencé par Beckett, Gertrud Stein et Gherasim Lukas, refusant le lyrisme et la métaphore, il utilise la langue comme « pâte matérielle de la pensée » : le pâte-mot, comme il l’appelle, est son argile, avec laquelle il sculpte son monde mental.

« Je suis un poète qui défend la langue française contre sa dégénérescence, je suis un poète qui sauve sa langue, en la faisant travailler, en la faisant vivre, en la faisant bouger. »

Il a notamment publié Oui (1996), Le Bâton (1997), L’Argent et La Cage (1999), Ma langue (2000) chez Al Dante, Caisses (1998), Le Signe = (1999), PAN (2000), Anachronisme (2001) chez P.O.L.