Présentation
Dès ses premières années, Britten entra en contact avec la musique ; sa mère
était secrétaire de la société chorale de Lowestoft. Il reçut l’éducation traditionnelle
dans la bourgeoisie anglaise et, à l’âge de douze ans, commença à
travailler avec Frank Bridge dont l’enseignement devait le marquer profondément.
À 16 ans, il entra au Royal College of Music de Londres et étudia sous la direction
de John Ireland (composition) et de A. Benjamin (piano). C’est là qu’il composa
le Phantasy Quartet op. 2 avec hautbois et les variations chorales A Boy was
born op. 3. Durant toute sa vie professionnelle, Britten demeura un remarquable
pianiste.
Vinrent ensuite des commandes de la radio, du cinéma et la rencontre avec le
poète W. H. Auden pour une série de créations communes. En 1937, on joua
à Salzbourg les Variations on a theme by Frank Bridge op. 10 pour orchestre à
cordes.
Inquiet du tour que prenait la situation politique en Europe, Britten partit pour les
États-Unis (1939) où il atteignit sa maturité de compositeur et tenta un premier
essai dans son domaine d’élection, l’opéra, avec Paul Bunyan op. 17. En 1942,
Britten décida de repartir pour l’Angleterre, où, réformé, il lui était accordé de
poursuivre sa carrière de musicien. Après A Ceremony of Carols, œuvre composée
pendant son difficile voyage de retour vers l’Angleterre, il s’isola à Snape,
et, à Sadlers Wells, son opéra Peter Grimes triompha le 7 juin 1945. Du jour au
lendemain, Britten devint célèbre, inaugurant une ère nouvelle de la musique
anglaise.
Aussitôt, il abandonna momentanément le grand opéra traditionnel pour aborder
un genre plus intime : l’opéra de chambre avec, d’abord, le Viol de Lucrèce
(1946), Albert Herring (1947), d’après un conte de Maupassant, et, plus tard,
The Turn of the Screw (1954). Afin de donner ces opéras, mais aussi d’autres
ouvrages contemporains, il créa, en 1946, le English Opera Group, dont il occupa
les postes de directeur artistique, de chef et de compositeur. Deux années plus
tard, il fonda le festival d’Aldeburgh, petite ville du Suffolk.
Il donna des concerts dans le monde entier, comme chef d’orchestre et comme
accompagnateur, le plus souvent en compagnie de son ami le ténor Peter Pears,
créateur du rôle de Peter Grimes et pour qui Britten composa tant d’oeuvres
vocales, telle la fameuse Serenade op. 31 (1943). Britten fut d’ailleurs essentiellement
un compositeur de musique vocale ; il affectionnait toutes les voix
et honorait les plus célèbres : K. Ferrier fut la première Lucrèce, les Songs and
Proverbs of William Blake sont dédiés à D. Fischer-Dieskau et Phaedra op. 93 fut
écrite pour Janet Baker. Mais sa musique est marquée par un goût prononcé pour
les voix d’enfants (The Little Sweep ; A Ceremony of Carols ; Spring Symphony ; le
rôle de Miles du Turn of the Screw ; War Requiem, etc.).
Britten mit la langue anglaise en musique avec le génie d’un Purcell, musicien
qu’il ne supportait pas d’entendre critiquer et dont il réalisa un nombre assez
important d’oeuvres, parmi lesquelles une version nouvelle de Didon et Énée.
Britten connut mieux que quiconque la personnalité rythmique que cette langue
donnait à une oeuvre vocale.
L’oeuvre de Britten est très personnelle, originale, lyrique et profondément anglaise.
Homme pratique, il a déclaré que sa musique devait toujours répondre
à un besoin, faire plaisir à un large public, mais il n’a pas pour autant sacrifié la
qualité. Très cultivé, il connaissait la poésie et comprenait de manière pénétrante
la musique des autres, en particulier celle des maîtres élisabéthains, de Bach, de
Mozart et surtout de Schubert.
Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné,
Je me connecte
–
Voir un exemple
–
Je m'abonne
Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.