Présentation
August Strindberg appartient à la même génération de dramaturges que le russe Tchekhov et le norvégien Ibsen.
Il est né en 1849, dans un milieu petit-bourgeois. Sa mère, fille d’aubergiste, épousera son père après avoir été sa
gouvernante puis sa maîtresse. Il perd sa mère à treize ans et souffre du remariage d’un père trop autoritaire.
Il échoue dans ses études et dans la carrière de comédien où il voulait s’engager, devenant, par dépit, auteur de
théâtre et de romans. Il devient rapidement un écrivain reconnu en Suède. Il se mariera trois fois. Ses relations
avec les femmes sont très conflictuelles, sa misogynie est célèbre. Strindberg aime les femmes dans une recherche
fusionnelle et ses élans passionnés le conduisent à la déception.
De 1883 à 1899, parcourant l’Europe sans trouver jamais de lieu qui apaise ses angoisses, Strindberg se situe au
carrefour d’influences aussi décisives que celles de Schopenhauer, Nietzsche, Kierkegaard, Schiller, Zola, Byron,
ou des précurseurs de Freud comme Bernheim. Il absorbe les tendances esthétiques de son temps, notamment le
naturalisme. Il est aussi un peintre virtuose, très lié à Edward Munch. Il se passionne pour la chimie et se rêve
alchimiste jusqu’à s’en brûler les mains. Tous ses écrits témoignent de sa vie et portent la trace de ses crises, de ses
combats, de ses révoltes contre une société au conformisme rigide qu’il exècre et qui le décrètera scandaleux. Le
moi de l’écrivain fonde l’unité de cette énorme production littéraire, par delà les genres et les diversités formelles.
Par ses luttes, il extrait de lui-même une oeuvre sombre qui explore la détresse de l’homme moderne. Mademoiselle Julie, Père, Créancier, La Danse de mort sont des pièces très jouées dans le monde entier. On ignore souvent son
immense production littéraire : pièces historiques, drames à stations (pour qualifier des pièces inclassables comme
Le Chemin de Damas), pièces « de chambre », mais aussi récits, essais, articles, réflexions sur le théâtre, également
une vaste correspondance, entre autres avec Zola ou Nietzsche. Quelques-uns de ses livres ont été écrits directement
en français.
En 1907, il ouvre à Stockholm le Théâtre Intime. Ses oeuvres sont alors régulièrement jouées dans son pays. Il
meurt en 1912. Kafka, les expressionnistes, et beaucoup de dramaturges contemporains revendiquent fortement
son héritage. Franz Kafka : « Je me sens mieux parce que j’ai lu Strindberg. Je ne le lis pas pour le lire, mais pour
me blottir contre sa poitrine… L’énorme Strindberg. Cette rage, ces pages gagnées à la force du poing… »
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