Lettre d’Anne Goscinny à son père René, parti alors qu’elle n’avait que 9 ans, "Le bruit des clefs" n’est ni un hommage, ni une autobiographie, mais bien le récit d’un amour et d’un deuil, à hauteur d’enfant, puis de femme....

Anne Goscinny perd son papa à l'âge de 9 ans. Que se passe-t-il dans la tête d'une si jeune enfant lorsqu'un parent, aimant et tant aimé, disparaît brutalement ? Qu'elle s'appelle Anne Goscinny, fille du grand scénariste de bandes dessinées - René Goscinny - ne change rien au choc, à la douleur et au manque affectif qui vient soudain se poser comme une mauvaise herbe dans le jardin de l'insouciance....

Une adaptation émouvante du livre éponyme de Anne Gosciny, sur le chemin de son deuil. J'ai été bouleversé par la disparition de René Gosciny, à telle enseigne que je me suis promis de ne jamais faire d'épreuve d'effort......

Une fillette de presque dix ans apprend la mort brutale de son papa. Comment réaliser, accepter, surmonter cette absence d’autant plus importante que sans cesse rappelée, son père étant un auteur de renom ? Un guitariste joue le temps qui passe. La Grande Traversée, la BD, trône au centre de la scène, un porte-manteau improbable fait office d’arbre à mots éparses......

Son jeu est étonnant car elle se met bien dans le rôle d’une petite fille jusqu’à l’âge adulte. Elle nous fait vivre toutes les étapes et toutes ses émotions.

Le 5 novembre 1977, nous avons tous perdu René Goscinny, créateur de BD sans pareil et parrain — avec le journal Pilote — de la bande dessinée post-enfantine francophone. Mais Anne Goscinny, à l'age de 9 ans, a ce jour là perdu son père. "Le bruit des clefs" dit ce deuil au théâtre, avec force et subtilité, deuil raconté par l'écrivain adulte à la recherche des émotions de l'enfant, de l'adolescente, de la jeune femme enfin....

Petits et grands sont invités à emprunter le Chemin des mots magiques, pour un voyage au pays du langage. Ce spectacle poétique, adapté des Fabulettes d’Anne Sylvestre, est à découvrir actuellement au Théo Théâtre, dans le 15ème arrondissement parisien. Anne Veyry, metteur en scène, l’a « monté comme un tableau impressionniste avec plein de petites touches,

Bien sûr il y a ce «mort au début», placé en quelque sorte en exergue du récit, un peu comme la clef de sol vient se placer au tout début d’une portée. Bien sûr on ne peut pas ne pas percevoir la petite note nostalgique et mémorielle qui parcourt le texte. Comment pourrait-elle ne pas y figurer en filigrane ? Comment ne pas rendre hommage à ce père génial et prolixe qui lui a tant manqué ?