Londres, 1979. Christian Rizzo a 14 ans. Première sortie en club. Il découvre la cohabitation de deux danses anonymes. Celle, ondulatoire et lancinante des adeptes de la planète disco. Et une autre, post punk / new wave, rythmée par des corps électriques, angulaires et saccadés, qui atteint son paroxysme avec la danse épileptique de Ian Curtis. Entre les deux, Rizzo ne choisit pas. Au contraire. Il pose le postulat que cette absence de choix est constitutive de sa danse. Le syndrome ian réunit ainsi neuf danseurs dans une vibration commune « où le silence se distribue entre physicalité des sub-bass et plaintes mélodiques ».

Christian Rizzo, bâtisseur de mondes imaginaires, continue ici son exploration des danses anonymes confrontées à la notion d’auteur. En 2013, il présentait d’après une histoire vraie, inspiré par l’énergie brute d’un groupe de danseurs folkloriques vus à Istanbul. Une révélation : au son d’un rock tribal et saisissant, un geste chorégraphique libéré, accueilli avec enthousiasme par le Festival d’Avignon… et le public de La Comédie. Placé sous le signe du clubbing, le syndrome ian s’annonce comme une transe contemporaine explosive, qui pourrait bien tout emporter sur son passage.