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Soudaine timidité des crépuscules

mise en scène Guy Delamotte

: Compagnonnage avec Frédéric Sonntag

Le Panta-théâtre a décidé de passer commande d’un texte, dans le cadre d’un compagnonnage avec un auteur, à Frédéric Sonntag, pièce pour 2 circassiens (jonglage – trapèze) et 2 acteurs, s’inspirant du territoire normand et écoutant les gens d’ici, du calvados, afin d’écrire une partition qui les raconte, qui leur donne enfin la parole.

«Je marche d’un pas ferme et mon rythme est le rythme de tout ce côté de la rue entière, le rythme de tout le quartier. Je suis à juste titre responsable de tous les coups frappés aux portes ou sur les tables, de tous les toasts que l’on porte, de tous les amoureux réunis dans leur lit… »
Kafka


Très vite, nous n’avons pas souhaité envisager un texte qui serait illustré par une pratique circassienne mais considérer cette pratique comme une écriture à part entière qui conditionnerait le texte dès le départ. Nous avons donc eu la conviction que celui-ci ne pouvait alors se dérouler complètement coupé du plateau, qu’il fallait imaginer à un moment donné un temps qui permettrait d’échanger, d’éprouver cette écriture commune. D’où l’idée d’un temps de laboratoire à l’intérieur du processus d’écriture.
Ce premier labo à la brèche a permis de dégager des thèmes, d’éprouver la question des niveaux de réalité, la coexistence de mondes parallèles…
Un univers se dessine alors, à partir de ses thématiques, celui d’une réalité très concrète, quotidienne, à l’intérieur de laquelle fait irruption un événement ou une présence fantastique qui vient remettre en question, perturber, la nature de cette réalité. De la même façon que dans le film fantastique, c’est cette problématique du dérèglement qui a soudain fait lien avec l’univers du cirque et sa présence dans la pièce.
Le cirque a cette capacité de dérégler l’ordinaire. De le déplacer. De déplacer notre regard. Il suffit qu’un jongleur s’empare d’une cannette de bière ou d’une assiette pour que l’objet soit détourné de sa fonction, et que cette fonction, soit, dans le même temps, questionnée. Avec le cirque, l’évident ne l’est plus, ce qui n’est pas évident le devient. . Le familier devient étranger et inversement. Fantastique et cirque se rencontrent dans cet espace de brouillage des définitions et des catégories, de remise en question des évidences.
Ce spectacle aura donc comme a priori de ne pas effectuer de distinction nette entre l’univers du cirque et du théâtre mais de tisser un étrange état où se mêleront les rythmes de l’un et de l’autre.
Le mystère ici reste entier, car ce n’est pas les causes possibles de ces événements qui nous intéressent, mais davantage leurs conséquences, ce qu’ils produisent en chacun. Ce qu’ils perturbent. Les définitions, que l’on croyait closes, et qu’ils viennent « ré-ouvrir».
Modifier notre regard sur une dramaturgie arrêtée, connue. Encore trop souvent linéaire ? Nous entrainer ailleurs dans un autre mode de narration, plus incertain. Prendre en compte l’accident toujours possible.
C’est un des enjeux de ce travail un peu nouveau au panta.
Lorsque ce rêve s'achève, alors tout n'est plus qu'illusion, fugaces images nées d'un songe et dont la trace rémanente change à jamais le protagoniste et le spectateur.

Fréderic Sonntag / Guy Delamotte

10 décembre 2010

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