Quartett s'inspire des "Liaisons dangereuses" de Laclos. Les deux protagonistes, Merteuil et Valmont, fantômes surgis du passé, achèvent de s'aimer, se haïr, se tromper et se mentir. Ils font face à leurs propres disparitions. Lors d'une cérémonie macabre et érotique, ils convoquent tous les personnages ayant joué un rôle dans leurs vies.
Dans "Quartett", tout parle de fiction. Les personnages sont des « figures littéraires », la temporalité est explosée, les rôles s'échangent, créant ainsi ce miroir où l'on voit à la fois Merteuil et Valmont, mais aussi Merteuil-Valmont et Valmont-Tourvel, formant ainsi le quatuor de "Quartett". Müller n'est donc pas là pour nous raconter une histoire. Il ne cherche même pas à nous faire croire en ses personnages. Son propos se situe ailleurs. Tout comme les romans de Sade qui mélangent allègrement fiction et théorie. A tel point que l'histoire qu'il nous conte semble n'être qu'une simple illustration de la théorie qu'il cherche à développer. Müller n'agit pas autrement avec sa pièce. Il fait en permanence se toucher les extrêmes. Il met en contraste les questionnements humains les plus essentiels : la vie, la mort, l'amour, le sexe, le pouvoir. "Quartett" c'est, en quelque sorte, sa philosophie dans le boudoir.