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Monsieur Motobécane

+ d'infos sur l'adaptation de Bernard Crombey ,

: Entretien avec Bernard Crombey

Cet homme qui garde une petite fille chez lui en cachette et dont vous racontez l’histoire à la première personne dans le récit que vous avez écrit et que vous interprétez vous-même sur scène, comment l’analysez-vous ? Est-il de bonne foi ?


Bernard Crombey : Pour moi, il est fondamentalement honnête. De cet homme, qui a hébergé une petite fille plusieurs mois parce que sa mère la battait et qui l’a gardée chez lui parce qu’elle ne voulait plus repartir, cela part d’un fait-divers de 1975 dont on a beaucoup parlé dans la presse à l’époque… Jacques Doillon en avait tiré un film, La Drôlesse et Paul Savatier, un roman, Le Ravisseur. Il manquait la version théâtrale je me suis inspiré du roman, et bien que l’histoire se passait dans le midi, je l’ai remonté vers le Nord, au plus proche de mes origines, pour créer le personnage de Motobécane.


Comment vous est venue l’envie d’écrire ce récit avec l’accent picard ?


Bernard Crombey : Je suis né à Lille et j’ai vécu 20 ans à Creil, un endroit assez rude,mélange entre le monde ouvrier et le monde campagnard. Bien qu’il ne s’agisse pas ici de jouer un texte dans le patois picard, ce qui serait incompréhensible pour la majorité du public, l’envie d’écrire un texte, de le dire avec l’accent,mais compris de tous,m’a toujours poursuivi. C’est en travaillant comme élève comédien à partir de cet accent que j’ai découvert son potentiel à émouvoir et à faire rire. J’étais au conservatoire, je travaillais Molière et Shakespeare, l’idée de faire du folklore avec des sketchs m’était un peu éloignée, bien que je n’ai rien contre, et j’attendais la meilleure rencontre de la fabrication du texte. J’ai attendu quarante ans, mais j’ai trouvé.Motobécane s’est imposé, en grand personnage, avec son accent qui ici transforme le verbe, le rythme, et bien que nous soyons face à un drame assez brutal, je me suis passionné à rechercher dans ma mémoire, liée à l’imaginaire, les phrasés d’humour et de poésie.Mais de façon à éviter les confusions, je tiens à préciser que ce texte a été crée au théâtre de Beauvaisis en 2005, dans le fief, bien avant Les Ch’tis de Danny Boon…


Cependant vous avez choisi d’interpréter ce texte tout seul sur une scène ?


Bernard Crombey : Il fallait le faire seul pour ne pas perdre la densité de l’histoire du personnage, ne pas rompre avec sa solitude. Motobécane seul dans sa cellule face au monde qui l’accuse.

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