Marion, une jeune femme maladroite mais ô combien dévouée, voit sa première réception familiale de Noël chamboulée par l’arrivée surprise de l’équipe de l’émission‐télé-­réalité : De quoi t’as l’air ?!?. Inscrite à son insu par ses proches, Marion se voit déclarée, en direct, grande gagnante de LA métamorphose de l’année. Prise sauvagement en charge par les membres de l’équipe télé, choquée par les commentaires et confessions de sa famille, on traverse avec elle cette soirée où ses convictions, son estime d’elle-­même et la perception qu’elle a de son entourage se trouveront fortement bousculés…

C’était en 2008.

Une désagréable sensation d’évoluer au cœur d’une société de performance qui se normalise, s’aseptise et s’étouffe dans des idéaux toujours plus insensés de beauté, de goût, de style. En parallèle, la présence toujours plus nombreuses de ces télés­-réalités-de-métamorphose où de soi-disant maîtres du bon goût tracent, sans vergogne, des frontières douteuses entre le laid et le beau, tout en laissant planer l’idée que l’acquisition d’une nouvelle garde­-robe, d’un lifting ou d’un blanchiment de dents sera garant de succès, d’un épanouissement de soi, vrai et durable.

J’ai été prise par l’irrépressible envie de dénoncer ce phénomène, de révéler toute l’absurdité et la perfidie que j’y percevais.

Marie-Eve Perron