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Les Fondamentaux

+ d'infos sur le texte de Baptiste Amann
mise en scène Rémy Barché

: Présentation

On habite de petits appartements. On cherche une idée. On peine à évoquer. On essaye des choses. On veut y croire à nouveau. On est concerné. On connaît par cœur. On boit pas mal. On est forcément déçu. On part en guerre. On se souvient. On s’éloigne. On oublie. On ne comprend pas tout. On ne se rend pas compte. On veut se marier. On veut des enfants. On verra plus tard. On s’organise. On ne se fera pas avoir. On n’est pas comme eux. On a vingt ans.


Baptiste Amann




Baptiste écrit pour les acteurs. Chaque rôle (je ne sais pas s’il aime ce terme, il faut que j’en parle avec lui) est composé en direction d’un corps, d’une voix, d’une intelligence. Baptiste est aussi acteur. Il sait très bien ce que c’est qu’une réplique boulet, impossible à faire sonner. Tout le temps, quand je l’ai au téléphone et qu’il me cite des dialogues qu’il vient d’écrire, il éclate de rire en disant « je vois trop X (un acteur) prononcer cette phrase ! » ou « c’est sûr que Y (une actrice) peut déchirer dans cette scène ». S’il débarque en répète et qu’il voit qu’un acteur n’arrive pas à faire sonner une phrase : « On l’enlève celle-là, t’as raison c’est nul. » Ou alors il la modifie légèrement. Dans Les Fondamentaux, il y a une réplique qui au départ n’était pas très bonne, très simple pourtant : « On n’écoutait que du hip-hop. » L’acteur qui devait la dire est quelqu’un de très gentil, il ne se permettrait jamais de dire qu’il n’aime pas une réplique.
On pouvait pourtant voir que pour lui, c’était une réplique boulet, il redoutait le moment où elle allait arriver et essayait de la dire sans y penser, comme mes enfants qui avalent leurs légumes en buvant de l’eau pour en sentir le goût le moins possible. Sans lui dire qu’il n’était pas bon à ce moment-là, Baptiste lui a conseillé de rajouter « Biatch », pour voir. Maintenant, Z (l’acteur) adore dire cette phrase au personnage (je ne sais pas si Baptiste aime ce terme, il faut que j’en parle avec lui) qui lui demande quel type de musique aimait leur ami commun aujourd’hui parti faire le djihad, afin de trouver un morceau pour le lipdub qui servira de vidéo de promotion à leur projet de site d’éducation populaire sur internet, et qui rendra hommage à ce que cet ami était. « On n’écoutait que du hip-hop, Biatch ! » est effectivement une excellente réplique.
Au final, c’est toujours le jeu qui a raison. Les pièces de Baptiste sont de formidables machines à jouer. Elles saisissent, dans des situations théâtrales décoiffantes, des enjeux essentiels de notre façon de « vivre ensemble », aujourd’hui, en France. En ce moment Baptiste me parle beaucoup d’un texte qu’il est en train d’écrire (que nous aurons peut-être la chance de monter ensemble un jour) et qui tourne autour d’un personnage lacto-pesco-végétarien invité dans un repas de famille. « Il n’y a aucun personnage végétarien dans les pièces de théâtre ! » me répète-t-il au téléphone. J’ai hâte.


Rémy Barché




Cette pièce est le fruit d’une commande passée à l’auteur pour les élèves comédiens de la Classe de la Comédie de Reims (promotion 2013/15)

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