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Le Roland - 2 (La trahison de Ganelon)


: Entretien avec le Collectif du Théâtre Irruptionnel

Avant de commencer à répéter le deuxième épisode de la trilogie du ROLAND, «La trahison Ganelon», Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre a interviewé les acteurs, les musiciens et les techniciens de cette aventure. Quelques questions, les mêmes pour tous, et bien sûr autant de réponses que d’individualités. Variations sur un même thème.

VINCENT DEBOST, comédien


Qu’as-tu retenu du texte original La Chanson de Roland ?
La musicalité de la langue. J’ai aimé me replonger dans cette langue qui est à la fois très lointaine et en même temps très proche, puisqu’elle est l’ancêtre de notre langue. C’est un chant à la fois inconnu et familier.


Qu’est-ce que tu dirais à un spectateur pour lui donner envie de venir voir le spectacle ?
C’est le spectacle d’une troupe, nous sommes tous au service d’un auteur qui parle d’aujourd’hui.


Peux-tu résumer le deuxième épisode de la trilogie, «La trahison de Ganelon» ? C’est l’histoire d’un homme, Ganelon, qui travaille dans une grande entreprise et qui a le malheur de dire : «arrêtons-nous ! et si on se trompait ?», et ce discours-là, personne ne veut l’entendre.


Une question à poser à l’auteur ? Jusqu’à quel point les personnalités du Théâtre Irruptionnel influencent-elles le travail de l’auteur ?


NICOLAS SENTY, comédien et administrateur


Qu’est-ce que l’irruption du Moyen Âge aujourd’hui ?
La violence, même si elle s’est déplacée ; elle est peut-être moins extériorisée et moins sanglante, mais elle est partout : dans l’entreprise, dans le couple, dans notre façon de vivre avec les autres. Au Moyen Âge, la violence est peut-être moins hypocrite, plus assumée.


Qu’est-ce que tu dirais à un spectateur pour lui donner envie de venir voir le spectacle ?
On est 15 sur le plateau. La pièce est drôle et en même temps terrible ; c’est un texte qui parle de nous, aujourd’hui.


Peux-tu résumer le premier épisode de la trilogie, «La vengeance de Marsile» ?
«C’est une histoire d’amour qui finit mal» ou «Quand les fantômes apparaissent, le vernis craque».


THIBAULT WALTER, musicien


Qu’est-ce que l’irruption du Moyen Âge aujourd’hui ?
L’irruption d’une certaine violence, notamment au niveau du corps où le geste prend le dessus sur le texte.


Le travail de la musique ?
Le travail s’est posé sur un tissu référentiel assez vaste, en jouant sur la notion de cliché. Par exemple, le jazz est lié au cliché du couple bourgeois, et l’irruption d’une musique de timbre, de bruits, souligne les moments de parler vrai de ce couple qui recèle une part de violence.


Peux-tu me résumer le deuxième épisode de la trilogie, «La trahison de Ganelon» ?
Les tensions inhérentes à un groupe humain.


AMELIE JALLIET, comédienne


Qu’as-tu retenu du texte original La Chanson de Roland ?
La barbarie, la violence et la place de la femme qui est inexistante.


Comment travaille-t-on au Théâtre Irruptionnel ?
Il y a une grande implication de l’acteur au niveau créatif. Pendant les chantiers, nous travaillons tous les rôles. Il n’y a pas d’idées préconçues, on essaie tout. Les acteurs sont très différents et leurs univers s’entrecroisent. La notion d’interaction avec le public est importante aussi : comment rendre actif le spectateur ?


Peux-tu résumer le deuxième épisode de la trilogie, «La trahison de Ganelon» ?
Est-ce qu’il est possible pour un homme d’arrêter une machine de guerre ?


Une phrase que tu retiens du Roland ?
Montjoie !


FLEUR SULMONT, comédienne


Qu’as-tu retenu du texte original La Chanson de Roland ?
Je l’avais apprise en poésie quand j’étais à l’école. C’est très long. Il y a beaucoup de rebondissements avec, à chaque fois, des actions fortes et dramatiques. C’est très sanglant aussi, voire monstrueux. C’est une histoire de mecs et de guerre, une histoire de batailles.


Peux-tu résumer le deuxième épisode de la trilogie, «La trahison de Ganelon» ?
La chute du bouc.


Une phrase que tu retiens du Roland ? En équilibre instable avec un léger vent tourbillonnant.


PAULINE BIAIS, costumière


Qu’as-tu retenu du texte original La Chanson de Roland ?
Le phénomène de refrain, de répétition, aide à faire son chemin au milieu de tous les personnages. Il n’y a pas de lourdeur de description et on ne s’attarde pas sur la psychologie des figures. L’absence des femmes, aussi, m’a étonnée. Elles n’apparaissent que pour appuyer l’héroïsme masculin ; en fait, toutes les actions viennent définir cette société guerrière.


Qu’est-ce que l’irruption du Moyen Âge aujourd’hui ?
Pour moi c’est la violence ; une violence qui est devenue plus souterraine qu’au Moyen Âge mais qui est toujours présente : violence de l’argent, du pouvoir, des médias.


En quoi Le Roland a à voir avec La Chanson de Roland ?
Le Roland est comme une suite. L’adversaire de Roland dans le texte original, Marsile, revient pour se venger.


Une phrase que tu retiens du Roland ? Soyons magnifique pour que l’on se souvienne de nous


propos recueillis par Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre
pour le Journal n°3 de la Maison de la Culture d’Amiens

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