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La Sortie d’un artiste de la faim

mise en scène Nicolas Oton

: Note de mise scène

Je lis Tadeusz Rózewicz depuis deux ans et depuis deux ans je m'étonne. Je dévore la poésie de Rózewicz sans comprendre pourquoi cet homme est si peu connu en France. Son œuvre immense est traduite dans plus de quarante langues, et même le prix européen de littérature qu'il a reçu en 2008 ne l'a pas fait ici connaitre du grand public. Sa poésie pourtant est une "aide aux vivants et aux morts". Il est unanimement considéré en Pologne comme le plus important de sa génération. Génération d'après guerre.


"L'artiste de la faim". Rózewicz lit cette nouvelle de Kafka en 1956. Elle va le hanter pendant près de vingt ans. Vision cauchemardesque et inquiète de l'absurde, désuète et néanmoins implacable ascèse exhibée d'un homme qui n'a pour révolte que sa faim et la donne en pâture. Vision prophétique de la société du spectacle, carnassière, effroyablement cynique ; laquelle met en scène et dévore dans une désolante confusion jusqu'au plus intime et ne se repaît de rien. Vision de nos régimes démocratiques conservateurs du monde marchand qui enferme les individus dans des boîtes. De conserve.
Il en écrit l'adaptation en 1974 : "La sortie de l'artiste de la faim". En d'autres termes, la fin de l'artiste de la faim.


Cette pièce parle de la place de l’artiste dans la société, du sacrifice, du cannibalisme, de l’obscénité, du rôle de la femme dans une société d’hommes, du narcissisme moderne dans une société de consommation, de la perte de repères et de valeurs et de la volonté d’en re-créer mais sans tapage, sans revendication, sans message, en demandant pardon.


Je rêve d’un théâtre d’acteurs où le décor, l’univers, serait le personnage principal. Un théâtre où toutes les bassesses humaines seraient au service de la poésie. Un théâtre pauvre, un théâtre forain contemporain inscrit dans le réel, où les objets, la musique, les costumes et la lumières ne « sentent » pas le théâtre mais nous racontent le poème d’un artiste qui se croit unique et qui est prêt à mourir de faim pour exercer son art.

Nicolas Oton

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