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La Ville

mise en scène Alain Mollot

: Présentation

Serguei essaie de convaincre sa femme, son père et son ami qu’il doit partir.
On ne sait pas où : une autre ville, un autre travail, un autre pays, un autre monde ?
Cela ressemble à un échange de répliques et pourtant on a le sentiment d’un dialogue de sourds. Parle t-on à l’autre ou à soi-même ?
Un suspense poético comique où se mêlent hyperréalisme et surréalisme.

L’HISTOIRE D’UN DEPART ANNONCE


Y a-t-il une histoire ? Il y a « lui », Serguei. Il parle : il dit qu’il va partir. Ou plutôt, il essaie de convaincre sa femme Tatiana, son père et son ami Maxime, qu’il part, qu’il doit partir. Il harcèle sa femme, ne sachant jamais où il range son agenda, ses chaussettes ou son billet de train. Tendrement lasse, elle retrouve tout. Maxime, son ami, vient lui emprunter de l’argent pour les travaux dans sa maison. Serguei refuse, il préfère le garder pour Tatiana puisqu’il doit partir… Quant à son père, c’est toujours les mêmes mots et pourtant il est le seul qui semblerait comprendre ce qui arrive à son fils.



UN SUSPENSE POETICO COMIQUE ENTRE HYPERREALISME ET SURREALISME


Il y a décidemment quelque chose d’étrange et clownesque dans tout cela. Cela ressemble à un échange de répliques et pourtant on a le sentiment d’un dialogue de sourds. On commence à se poser des questions. Jusqu’où part-il ? Un voyage d’affaires ? Une autre femme, une autre ville, un autre monde ? C’est dans cet interstice que se situe le style de jeu, la recherche, la mise en scène. En fait, il s’agit de créer un suspense poétique et drolatique où se mêlent hyperréalisme et surréalisme.


DE QUOI NOUS PARLE -T-ON_?


S’agit-il de l’éternel masculin qui sans cesse a besoin de partir, ne serait-ce qu’au bistrot tandis que l’éternel féminin, lui, veut s’enraciner dans le foyer ? S’agit-il de la déliaison des êtres qui sévit aujourd’hui? Chaque année en ce moment 11000 personnes rompent les amarres et disparaissent. Est-ce de l'égoïsme, de l’individualisme exacerbé qu’on nous parle? Ou encore d’un besoin métaphysique : où est le sens de tout cela ? Alors c’est l’un ou l’autre de ces différents chemins que le spectateur pourra choisir ou mélanger lui-même. C’est ce dessin protéiforme, très contemporain, de cette pièce qui m’a séduit dès le départ.


LE DECOR


Au fond, un mur comme infranchissable, un mur aux fenêtres comblées de parpaings, un mur aveugle : celui sur lequel semble se cogner Serguei. Ce mur c’est aussi la ville, un immeuble qui bouche la vue, l’avenir, la vie. Face à ce mur et dos au public 4 chaises d’où surgissent les 4 personnages qui entreront successivement dans le jeu. Le jeu, oui car il y a des jouets, ceux du fils de Serguei qui parsèment le sol. Un signal insistant de l’enfance dont Serguei a du mal à sortir. Et puis en avant-scène, une table où s’entasse le monde de Serguei ; ses dossiers, ses carnets, ses bouquins et ses piles de papiers qui s’amoncèlent. Peut être cela évoque-t-il une ville aussi, une ville jouet, une ville maquette. Et enfin le téléphone, insistant lui aussi, que l’on branche, débranche et rebranche. Et tout autour, le vide.


LES COSTUMES


La mise en scène nous situe dans l’œil de Serguei : nous voyons comme il voit. Et ce qu’il voit, c’est un monde qui lui est de plus en plus étranger. Les costumes des personnages du père, de la femme et de l’ami, se déclinent dans un camaïeu d’ocre et de beige. Quant à Serguei il arbore d’autres couleurs : il arrive dans un costume social identifié (le costume cravate) et il rejoindra peu à peu, par son « laisser aller », une sorte de clown. Dans le camaïeu des autres personnages arrivent, vers la fin des « surprises colorées » censées questionner le spectateur.


LE SON


Entre ou parfois pendant les scènes, des sons quotidiens déformés. On croit y reconnaître le bruit du métro le brouhaha des voitures, les voix des gens dans la rue, etc. C’est vivant, peut être affreusement tragique ou terriblement drôle.

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