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La Rosa Blanca

+ d'infos sur l'adaptation de Maryse Aubert ,
mise en scène Adel Hakim

: Une tragédie mexicaine

Dans l’état de Veracruz, Mexique, et à San Francisco, Californie, dans les années 20.
Deux protagonistes, deux visions opposées du monde vont lutter pour la possession d’une hacienda, La Rosa Blanca, dernier bastion agricole d’Indiens Huastèques, au milieu de champs pétrolifères.


Les premières répliques de la pièce plantent le décor de la tragédie :
« Dans la jeune République où sévissent de grandes compagnies pétrolières américaines, la Condor Oil Company n’est certes pas la plus puissante ni la plus riche.
Mais c’est elle qui a le meilleur appétit…
La Condor Oil est la plus jeune des compagnies en compétition au Mexique, en lutte pour conquérir la suprématie sur le marché.
Etant la plus jeune, elle est aussi la plus gourmande…
Dans le voisinage de la Condor Oil, entourée par de riches gisements de pétrole qui appartiennent tous à la compagnie, se trouve l’hacienda La Rosa Blanca.
Elle appartient à l’Indien Yacinto Yañez.
Tout est cultivé et administré suivant les vieux usages ancestraux.
Mais la vie que l’on mène à l’hacienda est douce et paisible…
Comme Yacinto Yañez, le patron de La Rosa Blanca, est indien, qu’il se soumet aux vieilles lois indiennes parce qu’il les a dans le sang, tout conflit entre une compagnie pétrolière américaine et lui ne peut qu’aboutir à une tragédie. »


Bien que l’on sache dès le début où l’histoire nous conduit, on reste tout au long de sa narration accroché au déroulement des intrigues sourdes que mènent les agents de la Condor Oil, sur ordre de son ambitieux P.D.G, Mr. Chaney Collins, pour venir à bout de la résistance du paysan indien Yacinto Yañez.
Ce récit est aussi une magnifique galerie de portraits où se croisent, se frictionnent, s’affrontent les acteurs d’un monde en plein bouleversement ; d’un côté les instigateurs d’une modernité expansionniste portée haut par les lois du profit, de l’autre, les gardiens d’une tradition ancestrale, héros d’un monde en survivance où la vie de l’homme se fond dans la Nature. Entre les deux, les intermédiaires, les « Métis de la vie » qui tentent vainement de mêler deux mondes totalement étrangers l’un à l’autre, irréconciliables.
Cependant, chaque partie croit ferme en ses valeurs : le progrès technique, le travail moins dur, la consommation, mais un monde sans pitié, face au travail de la terre, pénible et artisanal, procurant à peine le minimum mais ponctué de chansons et de joie, ignorant l’inégalité sociale.


Le processus de l’absorption de La Rosa Blanca par la Condor Oil Compagnie est disséqué, comme dans un documentaire naturaliste, l’ironie du sort en toile de fond.
Pas de pessimisme dans cette histoire, pas d’optimisme non plus. Mais les faits laissant au spectateur son propre jugement.
Les personnages de B. Traven n’ont que faire des sentiments qu’ils suscitent. Les grands prédateurs font rire de l’incroyable ingéniosité qu’ils déploient pour arriver à leur fin.
Les victimes ont le dos raide et la dignité de ceux qui choisissent leur mort.

Maryse Aubert

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