La pièce, située dans un petit village pauvre de l’Irlande rurale d’aujourd’hui, met en scène quatre personnages : Maureen la fille qui, à quarante ans, vit encore auprès de sa mère Mag qui la maintient dans un esclavage domestique, hors de portée des hommes. Pato Dooley, l’ami d’enfance, exilé sur les chantiers en Angleterre. Son petit frère Ray, adolescent attardé dont l’oisiveté passe au rythme des feuilletons télévisés. A ses risques et périls, Mag tentera tout, avec la complicité involontaire du jeune homme, pour empêcher sa fille de partir avec son amour d’enfance enfin retrouvé.

L’amour, sans mots pour le dire, la haine filiale, l’émigration, la folie, la vacuité de l’adolescence sont autant de thèmes qui nourrissent La Reine de beauté de Leenane où Martin McDonagh dévoile l’ambiguïté de ses personnages au fil d’une écriture d’un réalisme exigeant qui n’exclut ni l’humour ni l’émotion.