Une nouvelle version du mythe de Don Juan interprétée par Pierre Santini.

La duchesse de Vaubricourt convoque dans son manoir normand quatre femmes, anciennes amantes de Don Juan, afin d’instruire son procès. Le verdict est déjà connu : épouser sa nièce et lui jurer fidélité ou aller en prison. A la surprise générale, Don Juan accepte le mariage sans sourciller. Mais les juges et victimes ne pourront mener à bien le triomphe de la justice comme ils l’entendent.

Dans sa première pièce, créée en 1991, Eric-Emmanuel Schmitt brouille, voire achève, définitivement le mythe du séducteur impénitent. D’après lui Don Juan est un homme qui n’a rien compris au sexe. Il tourne en rond, « à l’écoute de ses seules pulsions ». « Don Juan n’est plus Don Juan », apprend-on de la bouche de Sganarelle. L’homme volage aurait-il connu l’amour, un sentiment qui fragiliserait et chamboulerait son instinct de prédateur ?

La pièce apporte des réponses inattendues que la mise en scène de Régis Santon souligne avec finesse et sobriété. L’amour, le désir, la connaissance de soi surprennent les personnages, installent le doute et le trouble.

Le jeu des sentiments se complique, et le comique subtil cache le tragique existentiel de l’homme en quête de soi.