Fête de lectures de courtes pièces aussi singulières que contrastées, le théâtre et ses acteurs se penchent sur la famille, ses guerres et ses paix. En 2007, la Comédie-Française a passé commande à dix écrivains, d’une oeuvre courte et originale que les acteurs de la troupe ont saisie comme un matériau brut, écrit pour eux, et qu’ils font entendre aujourd’hui dans des lycées ou des collèges et, ce soir, sur le plateau de la Salle Richelieu. Les écrivains de théâtre Marion Aubert, Olivier Bruhnes, Marc Dugowson, Nathalie Fillion, Carole Fréchette, Serge Kribus, Koffi Kwahulé, Philippe Minyana, Wajdi Mouawad, Noëlle Renaude, ont accepté d’interroger cette entité supérieure, indéfectible ou haïssable qu’est la famille. Leur théâtre fouille l’intimité cruciale du triangle essentiel, le père, la mère, l’enfant. Chacun a abordé un thème singulier fort, tel que l’inceste, le deuil, le suicide, la transmission, l’héritage ou la réconciliation. C’est le rôle, l’ambition et la mission de la Comédie-Française que de contribuer à l’enrichissement du répertoire contemporain en faisant en sorte que la pratique culturelle et l’art persistent à interroger le monde d’aujourd’hui à travers les figures emblématiques de l’intimité familiale. Dans le premier volume des Petites Formes (voir page 60), la Comédie-Française et l’éditeur L’avant-scène ont réuni des auteurs choisis pour leurs différences, pour la singularité de leur univers et de leur langue. Leurs origines, les styles, et même leurs éditeurs sont divers. Éviter le monologue, réduire à quatre maximum le nombre de personnages, furent les seules contraintes données. Premier théâtre national par son histoire, par sa troupe et par son ambition, la Comédie-Française revient ici à sa vocation première : mettre en valeur et en lumière le répertoire dramatique, le renforcer, l’enrichir, et interroger sans cesse les voies de sa représentation.