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La Contrebasse

+ d'infos sur le texte de Patrick Süskind traduit par Bernard Lortholary
mise en scène Natascha Rudolf

: La Pièce

La Contrebasse , un phénomène théâtral
Ce texte a plus de 25 ans. À l’origine, c’était une pièce radiophonique, et Patrick Süskind était encore un auteur complètement inconnu. Le texte a été traduit dans une vingtaine de langues, la traduction française par Bernard Lortholary paraissant en 1989. Des centaines de mises en scènes, un public énorme, d’innombrables lecteurs ont fait de ce texte un véritable phénomène, attirant des interprètes très divers, des acteurs vedettes et des anonymes, des scènes d’Etat et quelques scènes privées, des institutions comme des jeunes compagnies.


Un théâtre populaire
Ce mono-drame a comme héros un homme moyen, un contrebassiste anonyme, une sorte « d’ouvrier spécialisé » de l’orchestre classique. Seul dans sa chambre, avec son instrument, ses rêves brisés, son désespoir, sa mauvaise foi, son petit alcoolisme, ce « quelqu'un » - comme dit l’auteur – parle, en attendant qu’il soit l’heure d’aller au travail. Il s’empêtre dans ses pensées, se dévoile, se met à nu, s’effondre, cherche à se relever. Ce « quelqu'un », cet homme sans nom, soliloque comme bon nombre de personnes seules, à quelques pas de la folie peut-être…
De par sa forme, de par le succès qu’elle a rencontré, absolument partout où elle a été jouée, La Contrebasse est un exemple magnifique – et rarissime - de théâtre populaire contemporain : un texte noir, douloureux, à l’humour grinçant et qui reste pourtant accessible au plus grand nombre. Car il y est question à la fois de l’intime et du collectif, d’un être humain, dans ses grandeurs et ses petitesses, aux prises avec la machinerie sociale – ici représentée par l’orchestre classique, corps hiérarchisé par excellence.
Au travers de toute une réflexion sur l’art, sur l’histoire de la musique classique, sur le fonctionnement cloisonné de l’orchestre, au travers de son amour pour une chanteuse d’opéra, qu’il sait qu’il ne pourra jamais atteindre, il y a du tragique et de la lutte des classes qui s’expriment dans ce texte. Le personnage se révolte et se débat, cherche des moyens d’exister malgré tout, d’avoir lui aussi « son heure de gloire », même si ce court moment d’existence et de visibilité, risque de signer sa perte définitive…


Ce n’est donc sans doute pas que le ton, certes souvent drolatique, du texte qui en a fait le succès, mais bien cette reconnaissance profondément intime qu’éprouve le public à l’écoute de ce monologue.
Au travers de ce personnage anonyme qui parle seul, c’est l’expérience existentielle inhérente à l’humain qui prend corps : la solitude, la misère affective et sociale, le besoin de reconnaissance, les angoisses existentielles… Ainsi que toutes les petites parades que l’on s’invente, les petites béquilles que l’on se trouve, afin de pouvoir continuer à « donner le change »…


L’apport musical
L’écriture de la pièce n’exige aucunement de l’interprète qu’il ait une quelconque habileté musicale, mais la présence d’Hubertus Biermann, acteur et contrebassiste, permet d’explorer ce dont il s’agit véritablement, à travers la relation physique et pulsionnelle à l’instrument et à la musique, de questionner le rapport charnel et concret à la musique.
De même, le texte a été travaillé de façon très fouillée, en y intégrant des ellipses,. des plages de silence, qui laissent la place au jeu théâtral et musical, apportant alors du mystère et du trouble, au- delà de l’apparente logique et clarté du texte.

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