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L'Homme Semence

+ d'infos sur l'adaptation de Estelle Guihard ,
mise en scène Estelle Guihard

: Présentation

L’HOMME SEMENCE - Extrait


« Ca vient du fond de la vallée. Bien avant que ça passe le gué de la rivière, que l’ombre tranche, en un long clin d’œil, le brillant de l’eau entre les iscles, nous savons que c’est un homme. Nos corps vides, de femmes sans mari, se sont mis à résonner d’une façon qui ne trompe pas. Nos bras fatigués s’arrêtent tous ensemble d’amonteiller le foin. Nous nous regardons et chacune se souvient du serment. »


INTENTIONS ARTISTIQUES


« Pour mettre en scène l’Homme Semence, texte autobiographique taillé à vif, sans ambages et si poétique pourtant, il me fallait trouver la forme pour le mettre en vie, en scène avec pour contrainte de départ : deux femmes Nancy Boissel, danseuse et Anne Bressanges, comédienne et ce monologue biographique écrit par une femme à l’automne de sa vie.
Nous ne savions pas, au début de la résidence qui jouerait quoi, quel rapport s’instaurerait entre la danse (Nancy) et la parole (Anne), quand elles se rejoindraient dans une danse ou un jeu commun.
A la relecture du texte, et au cours des improvisations, il m’est apparu clairement que le fil conducteur pour transmettre cette histoire était celui du lien entre l’auteur Violette Ailhaud 84 ans et sa petite fille Yvelyne 24 ans – qui s`est retrouvée 30 ans après en possession de ce texte. Nous avions trouvé la clef du conte : Anne – dans le rôle d’Yvelyne découvrirait ce manuscrit laissé par sa grand-mère, y plongerait, tour à tour acteur et spectateur de cette tranche de vie de sa grand-mère. Quant à Nancy, elle serait à la fois le “corps émotionnel” de Violette et interprèterait les autres personnes du village.
Vivant et travaillant en Inde depuis de nombreuses années, nous avons naturellement puisés dans des alphabets de mouvements empruntés à la danse classique française et indienne, qui constituent notre identité. Il fallait à Nancy, le soutien de la musique: elle a proposé la guimbarde d’un enregistrement de Sowri Rajan que j’ai immédiatement aimé.
J’ai souhaité rencontrer Sowri et lui ai demandé de nous accompagner au gatham (percussion de terre) et à la guimbarde et au ganjira en acoustique, sans sonorisation, ce qu’il a fait avec talent et joie. La durée devait être d`une cinquantaine de minutes afin de contenir l’attention du spectateur.
Enfin nous avons opté pour une version sous-titrée afin de donner à entendre le texte dans sa langue d’origine (française) et de le rendre accessible au plus grand nombre (sous-titrage anglais). Le spectacle s’ouvre et se referme en patois de Dordognei. Il y a une constante dans mon travail théâtral : la recherche d’un partage entre spectateurs et “faiseurs d`histoires” du vide et du silence. Je crois que je crée tout ce mouvement sur scène pour culminer à l’instant où spectateurs et acteurs respirent ensemble.»

Estelle Guihard, metteur en scène

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