La nuit regorge d’endroits où la musique, parfois trop forte, emporte les corps dans des danses de séduction qui les débordent. Des corps jeunes et si pétillants que l’on ne soupçonnerait même pas toutes les désillusions qu’ils renferment déjà. Des corps à la recherche d’un amour qui bien souvent se retrouve mis en boîte. Des sentiments dont la Date Limite de Consommation expire au bout de la nuit…

Dans une de ces salles de danse vide, au petit matin, un couple essaie de retrouver l’ivresse de son premier baiser. Très vite, on sent qu’ils sont en crise… Une autre fille et un autre garçon passent. Lui est perdu, étranger à l’endroit, elle, bafouée une fois de plus par un homme qui ne reviendra pas.
Rencontre improbable.

Et en voilà deux qui se perdent et deux qui se trouvent, et l’amour qui fait avancer leur monde. Cet absolu de l’amour qui nous habite à vingt ans.

Comme toujours chez Xavier Durringer, les personnages sont plus ou moins paumés, des handicapés de la vie sociale, petites gens qui essaient de vivre dans un monde sans pitié. Des personnages bien réels à la sincérité exacerbée. Comment ne pas les aimer ? La langue s’affiche vive et crue, valse avec les émotions, grimpe dans la fantaisie, se révèle râpeuse et violente, frôlant adroitement la chute brutale dans le pathos.

Une pièce sur l’incommunicabilité amoureuse, les décalages, les prémices amoureux et les déchirements. Sur la fatalité aussi, au rythme d’un ball-trap : Pull ! Pan !... Pull ! Pan !...