: Présentation
Dans une étude de l’Insee menée auprès de 6 000 personnes, le travail arrive
en deuxième position comme condition du bonheur. Paradoxe troublant :
on voit apparaître dans l’entreprise d’aujourd’hui, un durcissement
des méthodes managériales et des pratiques insanes (la déstabilisation
psychologique, la menace à l’évaluation, le chantage au licenciement,
les conduites déloyales) qui instaurent la peur, l’humiliation et la frustration.
Alors que nous sommes de plus en plus performants, le monde du travail
se déshumanise et entraîne de plus en plus de souffrances insurmontables.
Building m’a enthousiasmée par le sujet, l’efficacité incisive de l’écriture,
l’originalité de la construction dramatique, la juste vision des personnages
et de leurs névroses. Je me suis sentie en accord immédiat avec cet univers
ludique, acide et poétique.
Les trente personnages de la pièce sont interprétés par cinq comédiens vêtus
en tailleurs et costumes. Trois hommes et deux femmes endossent
plusieurs rôles en changeant un détail, une paire de chaussures, de lunettes,
un foulard, l’identité profonde s’effaçant sous la fonction et l’uniforme.
La mise en scène tient compte de la chronologie d’une journée de travail :
le parking à 8 heures, puis une scène par étage jusqu’au sommet du building,
à 20 heures. Un tour de cadran qu’on ne peut arrêter, une ascension vers
la catastrophe. Dans cette temporalité, j’ai voulu travailler sur la mise en tension
des étages : au fil de la journée, plus on se hisse, plus les personnages étouffent
sous la pression sociale, leurs rêves s’étriquent, le langage se mécanise…
à en devenir fou.
Catherine Schaub
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