Par Philippe Chavernac
mercredi 08 janvier 2020
Avec : Bruno Ricci
Le tribunal est un théâtre où la parole est reine et c’est bien cette parole qui peut faire glisser d’un côté ou de l’autre du monde des vivants : la liberté sous le ciel ou la réclusion à l’ombre. L’exercice de la justice a lieu sur une scène qui n’a pas toujours la résonnance médiatique donnée aux grands procès. Dominique Simonnot, journaliste, livre une compilation de ses chroniques judiciaires.
Michel Didym et Bruno Ricci se sont intéressés au chemin souvent aléatoire qui conduit du Palais de justice à la prison en accolant ces chroniques à des textes d’écrivains amateurs sur qui le filet s’est refermé.
La prison est un lieu de création qu’on a tendance à oublier. Pourtant, de grandes oeuvres sont nées derrière les barreaux, de celles de François Villon à Jean Genet en passant par Sade, Gramsci, Dostoïevski, Oscar Wilde ou Casanova. Ce qui frappe, dans ces textes recueillis lors d’ateliers d’écriture dans les prisons de Nancy et de Toul, c’est la qualité littéraire d’un lien entre intérieur et extérieur. À l’intérieur, il y a un être humain qui pense ou rêve, une identité qui lutte contre l’anéantissement et la destruction qui le poussent à
« se fondre dans la poussière ».
Bruno Ricci ne manque pas de tact pour rendre palpable cet univers de privations. Le monde carcéral est évoqué sans cliché. Dans l’air et la lumière qui traversent les barreaux vibrent les mots forts qui viennent du réel et dans lesquels coule une sève riche d’émotion et de douleur, dans le temps suspendu du châtiment, entre rires et pleurs. Ces mots en permission sur le plateau du théâtre dessinent un fil qui nous relie à ces hommes et ces femmes qui assument ou fuient par la poésie tout en transcendant leur condition de reclus pour atteindre une grâce où se niche la vérité de leur singulière humanité.
Rien d’idyllique pourtant, ces textes sont un témoignage, pas une dénonciation. Ils posent pourtant la question de la faute et de la punition, d’un système où la violence est reine et qui offre à coup sûr la possibilité de transformer un délinquant en criminel de grande envergure. Á travers ce spectacle, peut naître un regard différent et l’on doit admettre que la culture est une voie pour guider les espoirs de réhabilitation et d’ouverture au-delà de l’enfermement.
Par Philippe Chavernac
mercredi 08 janvier 2020
Par Evelyne Trân
samedi 14 octobre 2017
Nancy
Le
mercredi 26 septembre 2012
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La Manufacture CDN Nancy-Lorraine |
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Grasse
Du
mar. 04/02/20
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mer. 05/02/20
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Théâtre de Grasse |
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