Le festival fête sa 30e édition !

Du jeudi 26 septembre au samedi 5 octobre 2013, le festival fait la part belle à l'écriture, aux auteurs et à la création littéraire : née de l’affection particulière de Pierre Debauche pour les écritures antillaises et africaines, nourrie des talents accueillis en résidence à la Maison des Auteurs, parcourue par la vigueur du renouveau des formes et des langages, l’histoire de notre festival doit tout aux écrivains. Ils seront donc au coeur de cette édition : commandes d’écriture passée par Philippe Delaigue (à Julien Bissila, Gustave Akakpo, José Pliya, Sylvie Dyclo-Pomos, Penda Diouf), cartes blanches à des collectifs d’auteurs, célébration de quelques grands anciens (Duras, Césaire, Cossery), accueil de grandes voix (Mouawad, Cixous) comme de jeunes plumes (Tarnagda, Bissila) : toute la programmation 2013 est nourrie de leurs oeuvres et de leurs prises de position esthétiques ou politiques.
Nous serons attentifs à ce qui se passe en Haïti, deux ans après le séisme, mais nous préférons dire « deux siècles après l’indépendance » : quelle histoire, quelle société a continué de se tramer à travers le temps ? Quel rôle jouent les artistes dans l’édification au quotidien d’un art de la résistance ? Jean-René Lemoine, Yanick Lahens, Guy Régis Jr nous diront le temps qu’il fait là-bas, comment on vit et pas seulement comment on meurt. On les suivra à travers le Focus Haïti.
Nous sommes heureux de poursuivre la route avec le Théâtre du Soleil : après les jeunes Afghans, nous accueillons la création intégrale de la version cambodgienne de L’Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, aboutissement de la longue route qu’Ariane Mnouchkine, Delphine Cottu et Georges Bigot ont partagée, à la rencontre des jeunes circassiens. Partager le temps, l’expérience, la passion du théâtre : telle est la belle mission que s’est donnée le théâtre du Soleil et qui constitue un maillon essentiel de la francophonie des artistes.
Marcel Bozonnet, lui qui a le coeur ouvert à tous les horizons, en particulier au territoire africain, fera vibrer les jeunes écritures de L’Imparfait du Présent avec l’École du TNB et redonnera son Chocolat clown nègre.
Le festival est une sorte de construction éphémère, élaborée par la langue, et donc fragile et fugace, mais qui propose un monde aussi réel, aussi puissant que celui de nos rêves et qui survivra, nous en faisons le pari, à celui élaboré par les fausses évidences dictées par la crise économique.