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7ème édition du "Printemps de Paris" - festival de théâtre européen

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Une production de la Maison d'Europe et d'Orient au Théâtre de l'Opprimé

Voisinages & cousinages

Les relations entre le Théâtre de l’Opprimé et la Maison d’Europe et d’Orient (MEO) sont une affaire de proximité
– quelques encablures à peine séparent nos deux établissements – mais aussi et surtout d’affinités. C’est là que nous poursuivons, depuis 2005, une « décennie macédonienne » avec Dejan Dukovski et Goran Stefanovski. C’est donc à l’Opprimé que la MEO vous propose le chapitre théâtral de cette 7ème édition du Printemps de Paris. De Calais à Tbilissi, l’envie de vous faire partager toute une série de rencontres, un rendez-vous pour voir ou revoir des propositions représentatives des échanges culturels au sein de l’Europe contemporaine.

Le festival s’ouvre justement le jour de la Fête de l’Europe. Charité bien ordonnée commence par soi-même : Christophe Sigognault profite de l’occasion pour nous rafraîchir la mémoire avec Mérignac-Beaudésert, un travail sur l’internement et la déportation de Tsiganes français sous l’Occupation, fruit d’une saison en résidence à la MEO.

C’est ensuite la dramaturge moldave Nicoleta Esinencu qui est à l’honneur, tout d’abord avec le désormais culte FUCK YOU, Eu.ro.Pa ! La version percutante de Veronika Boutinova et ses Chiennes savantes sert magistralement l’écriture, le regard de l’enfant terrible de Chisinau sur la transition de l’Europe soviétique à l’Europe communautaire : « Je ne sais même pas comment le dire… Que j’aimerais chier avec plaisir sur toute votre Europe… ». In yer face, visiblement.

De Nicoleta également : A(II)RH+. Une proposition intense, mise en scène par Michèle Harfaut et interprétée avec brio par Miglen Mirtchev, qui met à vif la logique du nationalisme : aussi terrifiante que nécessaire à réduire.

Christophe Gauzeran s’est quant à lui plongé dans le monde étrange d’Evgueni Grichkovets. Avec sobriété, il s’emploie à révéler une disparition, une incapacité, une absence, les moments qui semblent vous faire basculer hors du réel. Comment j’ai mangé du chien, largement primé au Masque d’Or de Moscou en 2000, un parcours à travers une Russie de fin de XXème siècle.

Du Caucase, nous aurons le privilège d’accueillir le Théâtre Roustavéli de Tbilissi, pour une adaptation de l’Hygiène de l’assassin d’Amélie Nothomb, mise en scène par Robert Stouroua. L’influence du monstrueux, le confinement, la manipulation, le combat contre la folie. Une occasion unique de découvrir le travail d’un metteur en scène célèbre dans le monde entier, et qui passe bien trop rarement dans nos parages.

On retrouvera bien entendu le Théâtre national de Syldavie, la troupe de la MEO, et sa dernière création, Cette chose-là du bulgare Hristo Boytchev, une comédie mystérieuse et ferroviaire, pleine de malice. Quelle est donc cette chose, que Dinko entend dans son grenier ? Aucun effort ne sera épargné dans cette quête de l’indicible, au-delà des limites du raisonnable.

Enfin, Mihai Fusu nous emmène sur un de ces territoires qui n’existent pas sur toutes les cartes : la Transnistrie, autrefois RASSM, pour République Autonome Soviétique Socialiste Moldave. Un spectacle musical sur une décennie de littérature, rudimentaire et fanatique, naïve mais terriblement sincère, création d’artistes prolétariens que la folie du régime soviétique a emmenée de l’exaltation au massacre. Tragique, drôle, historique et utopique, un hommage à toute une génération, liquidée par Stalin.

Ce temps de théâtre vient après « nulle part (ailleurs) », un rendez-vous avec l’Assemblée européenne des citoyens autour des territoires européens tels que la Transnistrie, Chypre du Nord, le Haut-Karabagh et bien d’autres. Il précède « L'Europe des Théâtres », première édition d’une manifestation de nombreuses lectures et rencontres, qui se dérouleront dans une vingtaine de villes d’Europe et mettront la traduction théâtrale à l’honneur, en partenariat avec le réseau EURODRAM.

Bienvenue !

Céline Barcq et Dominique Dolmieu.

Coordination Antony Smal.