Crée au Centre Pompidou de Metz l’an dernier, puis repris au festival Via, au Manège de Maubeuge, à la Ménagerie de Verre à Paris… ''Kolik'' aura connu une belle tournée soutenue par l’Onda et l’institut français, avant d’être programmé dans le cadre du festival Actoral, en ce début d’automne, au Théâtre de la Criée, à Marseille. C’est là, dans la petite salle, à deux pas du vieux port et de ses terrasses peuplées, que le metteur en scène Hubert Colas donne à entendre, à regarder, à sentir… la vitalité, la nervosité, la rugosité, du texte de Goetz (traduit par Olivier Cadiot et Christine Seghezzi). Un solo d’une heure de Thierry Raynaud où l’acteur, disant une prose « amok », arrache au récit un chant de haine hémorragique fait de sursauts explosifs, de souffles rentrés, de mots expulsés, de rythmes dissymétriques, d’hésitations en deuil… où un recueil de balises indomptées, d’angoisses irrépressibles, d’épisodes et de spasmes d’une vie tourmentée. Une sorte de voyage au bout de la nuit qu’est une vie sans fard.