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Matthias Langhoff

France

Présentation

Matthias Langhoff par lui-même

Naissance à l'étranger (Zurich, 1941). Retour à Berlin avec les émigrés. Le régime de la R.D.A. Le passage à l'Ouest: R.F.A., Suisse, France. Le temps de l'exil.
Matthias Langhoff reflète dans son théâtre la violence qui nous entoure. Il parle de notre vie, sans complaisance. Grinçant, dénonciateur, explosif, il entre au vif de la chair. Il est brutal car sans illusion. Il mêle à une lucidité froide la folie d'un carnaval aux masques tragiques ou railleurs.
Il réalise très fréquemment la scénographie et les éclairages de ses spectacles. Sa tâche commence avec la création d'un espace visuel et sonore, puis il intègre les comédiens dans une partition spatio-temporelle.
Il est resté longuement associé avec Manfred Karge - cas assez unique, dans les annales du théâtre, d'une collaboration aussi durable entre deux metteurs en scène.
Entré très jeune au Berliner Ensemble (dont il sera codirecteur en 1992-93), il conserve de sa formation brechtienne la base essentielle d'une technique fondée sur une conception du monde et de la société, la production visible du théâtre, le refus du pathos, l'art de la dialectique. Mais il s'est échappé d'une tutelle étroite. Ses auteurs référentiels sont les grecs anciens, Shakespeare, Strindberg et Heiner Muller. Il se pose en artiste, non en doctrinaire. Artisan de théâtre, il met les oeuvres dramatiques à l'essai pour les connaître. Il dynamise ses équipes, responsabilise ses collaborateurs. Il accepte de parfaire les apprentissages des techniciens, il ne transige pas sur l'éthique.
Sauf dix-huit mois à Lausanne et deux années à Berlin, il n'a pas eu de lieu fixe depuis 1985. Entre le Festival d'Avignon, le T.N.P. de Villeurbanne, le Théâtre National de Chaillot, la MC93/Bobigny, le Théâtre National de Strasbourg, le Théâtre National de Bretagne, les Amandiers de Nan terre, l'Odéon, l'Athénée, le Théâtre de la Ville ou la Comédie de Genève, le théâtre de Barcelone, le théâtre d'Epidaure en Grèce, en Italie, à Moscou, il a changé sans cesse de plateau, de techniciens, d'interprètes, de public. Ses conceptions n'ont pas toujours été comprises ni admises.
Il allie rigueur et démesure, sérieux et humour. Il évite l'esthétique superficielle, il ne recule pas devant la laideur. Il bouscule, il surprend. À la réflexion, rien n'est gratuit. Ses audaces se fondent sur les textes mêmes, sur une expérience vécue et une inaltérable indépendance.
Souvent dur dans son comportement de chef de chantier, intraitable et absolu dans sa haute exigence envers lui-même, Langhoff est extrêmement ouvert et attentif aux autres. « Matthias a deux visages », disait Bernard Dort qui le connaît depuis ses débuts ou presque, «je ne parviens pas à concilier la violence qui éclate dans ses spectacles, et la douceur, la gentillesse de l'ami ».

Extrait de l'introduction du livre Matthias Langhoff sous la direction d'Odette Aslan, CNRS éditions, 1994.

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