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François Tanguy

France – 1958 - 2022

Voir aussi : Théâtre du Radeau

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Présentation

Le parcours théâtral de François Tanguy était indissociablement lié à celui de sa compagnie Théâtre du Radeau avec laquelle il inventait depuis 1982 la totalité de ses créations.
Véritable travail permanent de recherche sur la représentation théâtrale, questionnement sans cesse renouvelé “des possibilités de la dramaturgie”, c’est d’art qu’il s’agit ici et non de communication, de curiosité ludique et non de divertissement. Un art du théâtre revendiqué comme tel, d’un théâtre où il faut “être ensemble” pour visiter le lieu et le temps théâtral.
Chaque œuvre de François Tanguy et du Théâtre du Radeau était le fruit d’une démarche patiente et collective, faite de recherche de textes, de musique et d’improvisation de jeu. Depuis Mystère Bouffe en 1986 jusqu’à Par autan en 2022, c’est une œuvre unique qui nous est offerte, une œuvre qui creusait lentement son sillon. Jeu de Faust (1987), Woyzeck-Büchner, fragments forains (1989), Chant du bouc (1991), Choral (1994), Bataille du Tagliamento (1996), Orphéon (1998), Les Cantates (2001), Coda (2004), Ricercar (2007), Onzième (2011), Passim (2013), Soubresaut (2016), Item (2019), autant d’étapes, autant d’états des lieux d’une recherche qui entrecroise sans cesse tous les éléments de la représentation théâtrale.

Depuis le 7 décembre 2022, François Tanguy n’est plus de ce monde.

Le gouffre a englouti son être, et tout ce que sa présence faisait vibrer d’une communauté infiniment vaste, vive d’amours, de travail, de grâce, d’acharnement. Dans la nature même de ses travaux récents, germaient les graines d’œuvres à venir, pour des années encore. Obstination, ardeur d’une conversation infinie avec le théâtre.

Cela n’aura pas lieu. Ce qui demeure, c’est le désir de ses camarades de partager le plus possible ses deux dernières créations, Item et Par autan.
Dépositaire d’une œuvre immense et de quarante années, le Théâtre du Radeau est devenu responsable.

A l’image de Walser, compagnon de route d’Item et de Par autan, pour qui la promenade était un art de vivre, ce théâtre d’artisan, poétique, cocasse, cueille et compose, s’ébouriffe en bouquet sauvage, fend l’espace en saxifrage, fait lieu depuis le regard et l’écoute.

Objets, meubles, rideaux, costumes, éléments sonores, débattent, délibèrent autant que ce qui est parlé non par des personnages, plutôt par des acteurs-passeurs, éphémères figures accrochées un moment dans le décor, en clin d’œil.

Ainsi se croisent Dostoïevski, Kafka, Kierkegaard, Tchekhov, Pouchkine,… Conférence de philosophie, noce guerroyante, controverse sur un tableau, souvenirs de Suisse, s’emballent, se fragmentent, se dissolvent, s’enchantent, selon les turbulences de l’air et de la lumière… orages, sonates…

« Mais comme dirait l’autre de la fable impossible à reconstituer, on ne peut pas faire projet d’autre chose que de lancer le trait ».
« Allons donc, ça ! une pièce de théâtre !?
Oui, c’est ça le sujet : cette rencontre…cette randonnée.
(…) Et quoi ?
-et non te dis-je : un détachement – une attention, une persistance rétinienne, un gazouillement te dis-je, une respiration, un âne, contre les essieux des chars. Mais les cieux eux aussi dans le litige : alors oui, une gravitation, un précipité parmi les trous et les trouées de sens, une retenue sans retenue au détour d’une chanson, et les oiseaux, et les vallées, les ombres et les senteurs des trompettes (per la selva oscura) – ou tout autre, autrement. Un recommencement. On reprend » François Tanguy

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